David Lynch sous toutes les coutures
Un documentaire révèle des détails méconnus de la vie du réalisateur
David Lynch, vous connaissez ? Le réalisateur de « Twin Peaks » (dont la saison 3 est prévue pour fin mai) et de Mulholland Drive (2001) n’aura – presque – plus de secrets pour qui aura visionné David Lynch : The Art Life, cosigné par Jon Nguyen, Rick Barnes et Olivia Neergaard-Holm. Une pure merveille que ce documentaire digne de l’univers fascinant de son sujet. Les cinéastes reviennent sur la jeunesse de l’artiste jusqu’à la réalisation de son premier long-métrage Eraserheard (1977). Le cinéaste de 71 ans leur a accordé un entretien fleuve tout en les accueillant dans l’atelier où il peint et sculpte avec passion. Cette visite chez le maître éclaire sur ses débuts comme sur les origines d’un talent singulier, tout en révélant des détails étonnants sur celui que la presse américaine a surnommé le « Tsar du bizarre ».
David Lynch est issu d’une famille compréhensive.
« J’ai eu un père formidable », avoue-t-il. Sa famille, aimante et aisée, l’a soutenu dans ses velléités artistiques, allant jusqu’à l’aider à financer son premier studio de peinture chez l’artiste Bushnell Keeler. Ce n’est que lorsque David Lynch est devenu lui-même papa, en 1968, que son propre père a fini par lui conseiller de chercher un vrai travail. Ils ont failli se brouiller.
David Lynch a été un brin schizophrène.
Quand il était lycéen, Lynch menait trois vies à la fois. « J’étais très différent selon que je peignais, que j’étais avec ma famille ou que je fréquentais mes amis », avoue-t-il dans le film. Il craignait de voir ses personnalités se télescoper au point d’interdire à ses parents d’assister à sa cérémonie de remise des diplômes de fin d’année. Ils sont passés outre.
David Lynch a eu envie de cinéma grâce à un tableau.
C’est après avoir eu l’impression que l’une de ses toiles prenait vie que Lynch a commencé à penser au cinéma : « Un tableau qui bouge avec de la musique, cela m’a fait réfléchir », confie-t-il. Ses « réflexions » finiront par faire de lui un cinéaste adulé, mais il avoue qu’Eraserhead, réalisé en toute liberté, est son souvenir de tournage favori.
David Lynch conserve une part de mystère.
Cet homme énigmatique livre beaucoup de lui-même dans le documentaire, mais il se referme soudain comme un coquillage après avoir commencé à se confier sur ses adieux au père d’un camarade. Le spectateur en sera réduit à imaginer ce qui a bien pu se passer pour le traumatiser à ce point et réveiller ce qu’il appelle son « côté sombre ». Ce diable d’homme n’a pas fini d’intriguer.