20 Minutes (Paris)

Une sale mouche les a piqués

Les marronnier­s du jardin du Luxembourg doivent être abattus

- Camille Anger

Un petit insecte les rend malades et creux. « Malgré sa belle apparence au moment des vols nuptiaux, la mouche mineuse reste un parasite résistant. Elle attaque tous les marronnier­s, c’est un problème national », souligne l’un des jardiniers du Luxembourg (6e). Pour « faire obstacle » à la propagatio­n de cette maladie, il a été prévu d’abattre les marronnier­s, plante dominante parmi les 3 000 arbres que compte le parc, et de replanter d’autres essences. En l’occurrence 26 chênes chevelus, 31 féviers d’Amérique et 11 arbres aux quarante écus. « Ils peuvent tomber » Ce « programme de rénovation » organisé par le Sénat, gestionnai­re du jardin depuis 1879, doit s’achever en 2021. Lorsque les premiers marronnier­s ont été abattus, début février, Danièle Halba, une habituée des lieux, n’a pas pu cacher son mécontente­ment et a dénoncé « une politique de destructio­n massive engagée au Sénat » ainsi que la disparitio­n du jardin en sa qualité d’« arboretum ». Une dernière critique contre laquelle s’élève le jardinier pour qui, au contraire, l’heure est bien à la diversific­ation de la faune et de la flore du jardin puisqu’il comprend des essences exotiques (un eucalyptus, des platanes, des lauriers palmes) et endémiques (des chênes chevelus, des ormes). A la tête du chantier d’abattage et de replantati­on du jardin du Luxembourg, Sébastien Lambert. Pour le paysagiste, les marronnier­s du jardin du Luxembourg présentent un réel danger : « Le creux à l’intérieur de ces arbres est gros, ils sont fragilisés. Ils peuvent tomber à tout moment. » Le spécialist­e assure que le programme de rénovation est fait dans les règles de l’art : « On laisse un espace de 6 à 9 m3 pour que le nouvel arbre pousse. » Dans les cinq années à venir, la chambre haute du Parlement a prévu d’abattre 244 marronnier­s. L’introducti­on « des espèces plus adaptées à la sécheresse et à un climat plus chaud » est à l’étude, selon la direction de communicat­ion du Sénat. « L’alignement des plantation­s, le piétinemen­t important par le public et l’évolution climatique » jouent dans le choix de ces nouvelles essences. Que le public pourra admirer d’ici plusieurs saisons, sans se douter que la moitié des arbres étaient auparavant des marronnier­s.

 ??  ?? Fin de la rénovation du parc en 2021.
Fin de la rénovation du parc en 2021.

Newspapers in French

Newspapers from France