Une femme et une personnalité politique qui déchaîne les passions
C’est la ministre du gouvernement Hollande la plus suivie sur Twitter avec 692000 abonnés et chacune de ses prises de parole suscite une flopée de commentaires. Najat VallaudBelkacem déchaîne les passions. Nombre de Français sont nombreux à l’attendre à chacun de ses déplacements. « Une dame lui a même tricoté un bonnet et un admirateur lui envoie, chaque semaine, un portrait d’elle dessiné », témoigne un de ses proches. Car on salue en elle, plus que la ministre, une célébrité, voire un symbole. « Le fait même qu’elle ait ce visage, qu’elle porte ce nom, c’est aussi un message », avait déclaré François Hollande dans Society. « Quand elle arrive à l’université du PS, les militants l’acclament. Elle incarne la réussite d’un parcours républicain et elle porte avec conviction les valeurs d’égalité et de fraternité de la gauche », estime Françoise Degois, journaliste et conseillère politique, qui lui a consacré le documentaire « La Discrète Ambitieuse ». Mais la numéro trois du gouvernement doit aussi faire avec ses détracteurs. Lors de sa nomination, elle a fait les frais de unes violentes de la part de journaux d’extrême droite. « Une Marocaine musulmane à l’Education nationale : la provocation », titrait par exemple Minute. Dernièrement, des sites ont diffusé un faux courrier très virulent à son encontre signé par Jean d’Ormesson, que l’académicien n’a jamais écrit. Pourquoi une telle hostilité? « Elle cumule les particularités : c’est la première femme ministre de l’Education nationale, elle est issue de l’immigration, elle est féministe et laïque, tout ce qu’abhorrent les sympathisants d’extrême droite », analyse une ancienne conseillère. Adroite aussi, Najat Vallaud-Belkacem déplaît fortement : « On lui reproche sa politique soi-disant laxiste. Mais, dans le fond, on ne supporte pas qu’une personne d’origine marocaine soit à la tête d’un grand ministère. Ses détracteurs sont d’ailleurs les mêmes que ceux de Christiane Taubira », affirme Françoise Degois. Najat Vallaud-Belkacem semble toutefois armée : « Elle n’est pas du tout une petite chose fragile. Elle a été à l’école de Ségolène Royal. »