Les candidats à la présidentielle flattent l’encolure des électeurs
Une visite au Salon de l’agriculture est toujours délicate
Passage obligé pour tout prétendant à l’Elysée, le 54e Salon de l’agriculture a ouvert ses portes, samedi. 20 Minutes se permet de leur délivrer quelques conseils.
Multiplier les compliments. Glisser un mot doux au milieu d’une caresse, ça ne mange pas de pain. Maître incontesté du Salon, Jacques Chirac savait y faire pour sublimer les produits de terroir : «Je n’ai pas de bière préférée, c’est une légende qui a été créée, j’aime toutes les bières légères et blondes. » ou « Ce ne sont pas des bovins, ce sont des chefs-d’oeuvre ! » Dans un style plus fleuri, Jean-Marie Le Pen s’était extasié, lui, devant un cochon, visiblement bien monté, en 2004. « Ah, ce jeune homme a une belle répartition! » rapportait Libération.
Avoir une bonne descente. Entre l’armagnac, les blondes et le ti-punch, soudain la tête vous tourne. Manuel Valls en fait l’expérience en 2015. « Je commence à faire le tour des produits gastronomiques… Les vins, notamment, mais pas seulement. Le plus important, c’est de tenir le cap », reconnaîtra-t-il, légèrement pompette, sur France 3. Mieux vaut avoir la descente solide, façon Dominique de Villepin. Il « m’avait sidéré par sa facilité à passer du lait au cidre, au café, à la bière, à la vodka, au ti-punch, avec une capacité d’absorption vraiment phénoménale », a raconté l’ancien ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, sur RMC.
Lâcher une petite phrase… sans créer de polémique. Pour réussir son Salon, la petite phrase bien sentie est bienvenue. A la manière de François Bayrou, on peut la jouer local. « Je ne viens pas tous les ans pour flatter la croupe des vaches. Quand les élections seront finies, je serai encore là! » Ou même adresser un tacle à son adversaire, comme François Hollande en 2013, lorsqu’un enfant l’avait interpellé sur l’absence de Nicolas Sarkozy. « Ah bah, tu le verras plus ! », avait lâché le nouveau président. L’important ? Eviter la polémique et le « Casse toi pov’con » de Nicolas Sarkozy en 2008.
« Quand les élections seront finies, je serai encore là ! »
François Bayrou, en 2012.