Rendez-vous manqué à gauche
Mélenchon et Hamon iront chacun de leur côté, au risque d’être éliminés au 1er tour
ll fallait s’y attendre, mais au moins ont-ils fait l’effort de dîner ensemble. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, et Benoît Hamon, candidat du Parti socialiste, ne sont pas parvenus, vendredi, à trouver d’accord en vue du premier tour de l’élection présidentielle. Les deux anciens camarades du PS se présenteront donc l’un et l’autre, alors qu’aucun sondage, jusqu’à présent, ne place un candidat de gauche au second tour et que leurs programmes comportent plus de points communs que de différences. Reste la perspective d’un gâchis, selon le socialiste Gérard Filoche, qui a expliqué à 20 Minutes que, sans entente entre les deux candidats, « l’élection présidentielle est perdue ».
A venir, les législatives
« J’ai voté Hollande au second tour en 2012. Aujourd’hui, je le regrette. Il n’est pas question d’accorder un nouveau chèque en blanc au PS », confirme Raphaël Qnouch, candidat de La France insoumise aux législatives, dans la 9e circonscription de Paris. La question des législatives a d’ailleurs été au coeur des négociations entre Yannick Jadot et Benoît Hamon. EELV aurait négocié quelques circonscriptions, mais La France insoumise « ne veut pas bricoler ce genre de compromis sur un coin de table ». Le mouvement négociera avec le Parti communiste, mais « sûrement pas avec le PS », insiste Raphaël Qnouch. Sauf que les socialistes tenteraient de prendre à revers l’équipe Mélenchon, en discutant directement avec le PCF ainsi qu’avec le Mouvement républicain et citoyen fondé par Jean-Pierre Chevènement. « Nous ne pouvons pas passer notre temps à attendre que Jean-Luc se décide, explique la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann. Il faut respecter son choix, mais à nous de montrer, désormais, que nous pouvons incarner une alternative crédible pour le peuple de gauche. Le vote efficace pour être au second tour, c’est le vote Hamon. » L’argument du vote utile fait bondir Alexis Corbière, porte-parole de JeanLuc Mélenchon : « Qu’ils arrêtent de faire croire que ce serait notre faute si le PS est au plus bas (…) Que chacun assume ses responsabilités, Hamon sait très bien pourquoi nous ne pouvons pas accepter son programme. » « Maintenant, c’est aux électeurs de décider », tranche Marie-Noëlle Lienemann.