Aventures d’un soir
Les 8es de finale de Coupe de France commencent ce mardi
A l’occasion des 8es de finale de la Coupe de France, « 20 Minutes » évoque les épopées des petits clubs et de leurs joueurs amateurs, éphémères héros.
Tirer au sort une équipe de première division, sortir de l’anonymat le temps d’un ou deux matchs, perdre puis retourner à sa petite vie. Dans le jargon, on évoque la magie de la Coupe de France. Un enchantement que Romain Bulawiniec compare volontiers à l’éphémère célébrité d’un athlète olympique. « On était un peu comme ce mec qui fait les JO, dont on parle quand il a une chance de médaille et qu’on oublie après », explique celui qui a eu l’honneur de jouer, un soir de 2006, contre le PSG en 32es de finale de Coupe de France avec le maillot de Vermelles (Pas-de-Calais). Fierté du parcours réalisé Onze ans après la gifle infligée par les Parisiens à Bollaert (0-4) devant 15000 spectateurs, il reste à l’actuel conseiller pénitentiaire beaucoup de souvenirs : « J’ai réussi à avoir le maillot de Pauleta mais je ne l’ai pas encadré chez moi. » Hatime Mounawar, grand artisan de la folle épopée de Schiltigheim, quart-de-finaliste en 2003, a gardé L’Equipe qui relatait les exploits des Alsaciens. « On avait fait la une à l’époque. Si j’ai des enfants, je leur montrerai pour qu’ils puissent mesurer l’ampleur de l’exploit. » Au-delà des reliques conservées précieusement, c’est dans la tête que les souvenirs affluent. « On avait pu manger dans un grand restaurant ou voir Gervais Martel [le président de Lens] nous rendre visite avant la rencontre pour nous encourager », raconte Romain Bulawiniec. Chez Hatime Mounawar, ce sont ses proches qui s’occupent du travail de mémoire dès qu’un club amateur réédite, de près ou de loin, la performance de Schiltigheim en 2003. « Ils m’en parlent tous en me disant des choses comme “tu te souviens”, “c’était une belle époque”… » S’il réside chez ces perdants magnifiques une forme de modestie, celle-ci n’est jamais dénuée de fierté. Sans doute parce qu’à Vermelles ou à Schiltigheim, personne n’a réussi à égaler, depuis, la performance de ces illustres aînés.