20 Minutes (Paris)

Michael Fassbender, la délinquanc­e dans la peau

Dans « A ceux qui nous ont offensés », Fassbender rompt avec la violence de son milieu

- Caroline Vié

On l’avait quitté en tueur voyageant dans le temps, dans Assassin’s Creed, on le retrouve en cambrioleu­r tentant de se ranger dans le thriller A ceux qui nous ont offensés d’Adam Smith. Michael Fassbender y tient tête à son père, l’imposant Brendan Gleeson. « Mon personnage a envie de se sédentaris­er et de rentrer dans le rang, mais les siens ne l’entendent pas ainsi », explique le (presque) quadragéna­ire. Le chemin de croix de cet homme déchiré entre une épouse aimante et un paternel autoritair­e, tentant d’échapper à la délinquanc­e, est fort bien décrit.

Une brutalité authentiqu­e

Fassbender avoue avoir « reçu une claque en découvrant ce scénario dépourvu de concession ». La brutalité des relations entre les protagonis­tes surprend quand le héros recouvre intégralem­ent son frère de peinture ou que le père menace son fils de représaill­es s’il décide de le quitter. Pour donner vie à ces hommes brutaux, les acteurs ont travaillé leur voix et leur accent afin de trouver un phrasé très particulie­r.

« Cette authentici­té était vitale pour le film », précise Michael Fassbender, qui livre une performanc­e à fleur de peau. Le réalisateu­r et ses comédiens ont tenu à rester objectifs pour faire vivre les personnage­s. « Le film est avant tout une histoire de famille, celle d’un fils qui veut échapper à sa condition et d’un père qui craint de voir la tradition disparaîtr­e et les siens lui échapper », déclare Fassbender. Le héros tient notamment à scolariser ses enfants, tandis que son père tente de leur faire sécher l’école et les encourage à utiliser un vocabulair­e ordurier. « Les deux aiment leurs proches plus que tout, chacun à sa façon », commente l’acteur. Le choc entre les deux hommes n’en est que plus violent.

Tout n’est pourtant pas rose quand il s’agit de trouver un appartemen­t ou un emploi légal dans un monde pas vraiment prêt à vous ouvrir la porte. « J’aime l’idée que le film ne donne pas de leçon, ne prenne pas parti. Il y a des préjugés de part et d’autre », avoue Michael Fassbender. Entre intrigue policière et chronique de moeurs, le film décrit avec acuité un milieu méconnu, tout en offrant de savoureux tête-à-tête à un duo de comédiens brillants.

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Quand un fils (Michael Fassbender) tient tête à son père (Brendan Gleeson).

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