Des bulles sur la planète rouge
Florence Porcel, candidate malheureuse au voyage, a écrit « Mars Horizon »
L’humanité fantasme depuis des décennies à l’idée d’un jour visiter Mars. Florence Porcel, elle, l’a fait. Enfin, en bande dessinée. Epaulée par le dessinateur Erwann Surcouf, l’auteure – comédienne-animatrice imagine - sous la supervision d’une flopée de scientifiques – les défis que rencontreront les premiers explorateurs de la planète rouge dans Mars Horizon*. Interrogée par 20 Minutes, l’auteure revient sur cette expérience. Florence Porcel a beau s’être proclamée (avec beaucoup d’humour) « Community manager officielle de l’Univers », cette passionnée de la planète Mars n’aurait jamais imaginé écrire un jour une bande dessinée. « C’est Boulet (célèbre auteur de BD), à qui on venait de confier une nouvelle collection de vulgarisation scientifique, qui m’a contactée il y a un peu plus d’un an. Le projet m’a emballée, donc j’ai immédiatement accepté, révèle la créatrice de « L’Univers » sur Twitter en 30 comptes et du vidéocast « La Folle histoire de l’Univers ». Sauf que je n’avais jamais écrit de scénario, donc j’avoue avoir un peu paniqué au début (rires). Heureusement, Erwann, le dessinateur, en avait déjà réalisé luimême et il m’a guidée, a levé mes doutes ! » Scientifiquement crédible Et Florence Porcel sait de quoi elle parle. En 2014, elle a fait partie des 1 058 candidats – sur plus de 200000 – retenus pour le second tour des sélections du projet Mars One (qui envisage d’envoyer des êtres humains s’installer définitivement sur la planète Mars). Avant de participer à une mission de simulation de séjour sur Mars, début 2015, au sein de la Mars Desert Research Station. Grande fan des bandes dessinées de vulgarisation scientifique de Marion Montaigne, Florence Porcel se réclame de la même démarche. « J’ai fait très très attention à chaque détail pour qu’il soit crédible même s’il n’est pas encore scientifiquement réalisable. » Crédible, son récit l’est assurément. Et touchant, aussi, tant ses protagonistes expriment avec justesse l’enthousiasme, le désarroi, l’émerveillement ou la déception ressentis, on l’imagine, par tout pionnier en terra incognita. « Ecrire cette BD, c’était en quelque sorte aller sur Mars par procuration – parce que les chances que ça m’arrive un jour sont désormais plus qu’infimes. » Les nôtres aussi, mais grâce à Mars Horizon, on se sent également un peu du voyage.
* Mars Horizon, de Florence Porcel & Erwann Surcouf. Editions Delcourt, 16,50 €.