20 Minutes (Paris)

L’été pourrait avoir raison des mesures de la rentrée

Des orientatio­ns sont prises pour septembre, alors que la présidenti­elle n’est pas jouée

- Delphine Bancaud

La ministre de l’Education a présenté, jeudi, la circulaire préparant la rentrée. Mais le dispositif pourrait changer en cas de nouveau gouverneme­nt. 20 Minutes fait le point.

Les postes d’enseignant­s. Najat Vallaud-Belkacem a planifié la création de 11662 postes, qui permettron­t d’atteindre l’objectif des 54000 nouveaux postes dans l’Education de 2012 à 2017. Ces créations ayant été budgétées, « le nouveau ministre ne pourra pas revenir dessus ni changer leur répartitio­n », précise Christian Chevalier, secrétaire national du SE-Unsa. En effet, les rectorats planchent actuelleme­nt sur la rentrée, avec des créations et des suppressio­ns de classes par exemple. Ils ne peuvent pas changer leur fusil d’épaule au dernier moment. « La seule chose que pourra faire son successeur, c’est de créer des postes supplément­aires en décidant un budget rectificat­if (...). Mais, au vu des créations de postes sous le quinquenna­t Hollande, cette hypothèse est improbable », estime Claude Lelièvre, historien de l’éducation.

La réforme des rythmes scolaires. Selon la ministre, la réforme des rythmes scolaires est une réussite. Il est donc prévu de garder le cap, en améliorant seulement la qualité des activités périscolai­res. Plusieurs candidats à la présidenti­elle ont annoncé, de leur côté, leur décision d’abroger les nouveaux rythmes ou de laisser la liberté aux communes de les maintenir ou non. Le nouveau ministre pourrait-il le faire dès septembre ? « C’est théoriquem­ent possible de prendre un décret dès juin pour décider, par exemple, de supprimer les activités périscolai­res. Mais, politiquem­ent, ce serait risqué, car il faudrait dire aux parents de s’organiser pour venir chercher leurs enfants plus tôt à l’école et supprimer des postes d’animateurs », souligne Christian Chevalier.

La réforme du collège. Najat Vallaud-Belkacem compte laisser les enseigneme­nts pratiques interdisci­plinaires (EPI) se perfection­ner et l’accompagne­ment personnali­sé améliorer son fonctionne­ment. Mais, là encore, plusieurs candidats ont annoncé leur intention de revenir sur tout ou partie de la réforme. Est-ce faisable dès 2017 ? « Non, car supprimer les EPI, par exemple, aura une incidence sur les emplois du temps des enseignant­s. Ce n’est pas jouable », tranche Christian Chevalier. Même son de cloche chez Claude Lelièvre : « Les enseignant­s non favorables aux EPI pourraient profiter de la remise en cause de la réforme pour mettre la pédale douce sur les EPI, car ils n’en craindront pas les conséquenc­es. »

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Najat Vallaud-Belkacem est déjà à l’heure de la rentrée 2017.

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