20 Minutes (Paris)

Gérer le retour sans revers

Les Français rentrés de l’étranger peuvent être déboussolé­s

- Nicolas Raffin

Alors que le salon S’expatrier, mode d’emploi se tient ce vendredi à la Cité universita­ire de Paris (14e), 20 Minutes s’intéresse aux conditions de retour, souvent difficiles, des Français ayant travaillé à l’étranger.

Se loger. Retrouver un logement est « la première source d’angoisse des expatriés », souligne Anne-Laure Fréant. Pour réaliser son Guide de retour en France, l’auto-entreprene­use a récolté de nombreux témoignage­s : « Ceux qui reviennent n’ont pas forcément de CDI, il faut faire reconnaîtr­e des fiches de paie qui sont parfois dans une autre monnaie que l’euro, même chose pour les avis d’imposition... Au final, beaucoup doivent trouver un logement temporaire. »

Obtenir de nouveaux papiers. Réinscrire ses enfants à l’école ou encore se signaler à la Sécurité sociale et obtenir la carte Vitale peuvent en effrayer plus d’un. A la suite d’un rapport sénatorial, un outil a vu le jour en février 2016 : le simulateur en ligne Retour en France, qui propose des liens et des articles pour aider à mieux gérer son rapatrieme­nt.

Retrouver un emploi. Selon le rapport de la sénatrice des Français établis hors de France Hélène Conway-Mouret, l’emploi représente une préoccupat­ion majeure pour 54 % des 2 700 personnes consultées. Beaucoup ont des contrats locaux et se retrouvent au chômage une fois rentrés. Autre souci, la mise en avant des expérience­s acquises dans un autre territoire. « Ce n’est pas un nouveau casse-tête, analyse Anne-Laure Fréant. Mais, ce qui est compliqué à valoriser, ce sont des métiers tels que chef de mission ou de projet, des titres qui ne veulent pas forcément dire la même chose suivant les pays. »

Digérer le « choc » du retour. L’aspect « affectif » doit aussi être pris en compte. Son retour définitif du Canada en 2014, Anne-Laure Fréant l’a mal vécu : « J’ai eu l’impression de faire un bond en arrière. » Pour François Barry Delongcham­ps, président délégué de l’Union des Français de l’étranger (UFE), on peut remédier à ce coup de blues « par la conviviali­té, l’entraide ». Une sorte de thérapie de groupe qui se développe également sur Facebook : le groupe créé par AnneLaure Fréant compte 7200 membres qui y partagent leurs doutes ou leurs solutions pour bien vivre leur retour.

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S’expatrier peut être compliqué, au départ comme au retour.

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