20 Minutes (Paris)

Le retour du rap à la papa

Destiny’s Child, NTM ou 113 sont au programme de la Retro Hip-Hop ce vendredi

- François Oulac

Ce vendredi 10 mars au Redlight à Paris a lieu la Retro Hip-Hop, une soirée rap à l’ambiance particuliè­re. La formule : mélanger le dress code des années 1990-2000 – fringues XXL, maillots de basket, Timberland et autres accessoire­s – et le plaisir régressif d’intemporel­s tubes français et américains. « Tonton du Bled » de 113, « Ma Benz » de NTM, « Scrubs » des TLC… Depuis un an que l’événement existe, son succès ne se dément pas, se félicite son organisate­ur Sylvain Rigal, de La French : « Tout le monde nous demande. Il y a une bonne ambiance, les gens forment des cercles, dansent, connaissen­t les chansons par coeur… » L’an dernier, note le promoteur, les trois éditions estivales de la Retro Hip-Hop ont chacune rassemblé près de 2000 personnes. Les jeunes fans de rap et les partisans du « c’était mieux avant » seraient-ils en train de se réconcilie­r? Car les soirées similaires à la Retro Hip-Hop, mettant le rap et le R’n’B « à l’ancienne » à l’honneur, sont légion et connaissen­t un véritable boom : « Classics Only », « Bouge de là », « 30 Years of hip-hop ».

Une tournée européenne

« Ça marche très bien », confirme Nadim Makhlouf, créateur de la soirée « Classics Only ». « La première édition en mai 2015 a tout de suite été un succès. » Il revendique « entre 1200 et 1500 personnes » en moyenne, « environ 2000 » cet été. Et des affiches impression­nantes : Boyz II Men, Poetic Lover, Daddy Nuttea… Pour les deux ans de l’événement, Nadim a déjà prévu une exposition ainsi qu’une tournée européenne. Entre la tournée de « L’Age d’or du rap français » ou le retour sur scène de légendes comme Doc Gynéco ou le Secteur A, le monde de la nuit surfe sur cet engouement. Les promoteurs des soirées rétro sont souvent des « eighties babies » : « J’ai grandi avec Tupac, Biggie, Nas… Je voulais retrouver des gens de mon âge à cette soirée », confie Armando Zego, organisate­ur de la HipHop Karaoké. D’où vient cet enthousias­me? «Je pense que ça vient du fait que les gens aiment entendre des sons qui ont rythmé leur enfance et leur adolescenc­e », explique Sylvain Rigal. Pour Nadim Makhlouf, il s’agit aussi de renouer avec une légèreté un peu perdue dans le rap et le R’n’B contempora­ins : « Le rap d’aujourd’hui est plus noir, plus difficile à danser. Alors qu’un « Say My Name » [tube des Destiny’s Child], ça met tout le monde d’accord.

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La tendance ne touche pas que les trentenair­es.

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