Un rapport critique la gestion des places en crèche
Un rapport juge discriminatoire l’attribution des places en crèche
«Deux mamans », « le père n’est pas régularisé », « gros problèmes psy de la mère », ou encore « en instance de divorce », « réfugié politique »... De fin 2015 à début 2017, la chambre régionale des comptes (CRC) a audité les modes d’attribution et de gestion des places en crèche par les mairies d’arrondissement. Elle a alors découvert, dans certains fichiers de demandes parentales, l’ajout de ce type de mentions. Des « annotations discriminatoires et portant atteinte à la vie privée des familles », alerte auprès de 20 Minutes un magistrat de la CRC. Le rôle trouble de l’élu Si l’audit salue « le nombre élevé de places offertes aux usagers », il mentionne toutefois deux types d’attribution bien distincts : celui s’appuyant sur l’utilisation d’un logiciel dédié, objectif sur la situation des familles et des critères de priorité, et celui où « l’implication de l’élu(e) dans la collecte de l’information » est avérée. Pour le magistrat de la CRC, cette dernière pratique va à « l’encontre de la transparence » dans un système déjà jugé opaque par de nombreux parents parisiens. Actuellement, chaque arrondissement a sa commission qui étudie les demandes en fonction de critères comme la situation familiale et professionnelle de la mère. Mais chaque commission a ses propres règles et le facteur chance reste aussi important. Pour remédier à ce traitement relevant de la « discrimination », la Mairie de Paris a lancé, mercredi, sa charte priorité transparence (lire en encadré). Onze maires d’arrondissement l’ont jusqu’à présent signée, mais huit autres, exclusivement de droite, ont refusé de le faire. « La transparence est déjà acquise via notre commission d’attribution pluraliste (...) Si des ordinateurs trient les demandes, qu’allons-nous faire? questionne Philippe Goujon, maire du 15e. Nous avons besoin de certaines informations humaines. » L’élu rejette les cas de mentions « discriminatoires » : selon lui, cette histoire est « un rideau de fumée » cachant « le vrai problème de pénurie de places en crèche ».