20 Minutes (Paris)

Avec les élections, Nuit debout veut revoir le jour

Le mouvement citoyen se prépare pour l’élection présidenti­elle

- Caroline Politi avec Camille Anger

Le 31 mars 2016, alors que prend fin une énième manifestat­ion contre la loi Travail, des milliers de manifestan­ts investisse­nt la place de la République, en plein coeur de Paris. Le mouvement a failli s’appeler Nuit rouge. « Mais on voulait réunir au-delà des cercles militants. Rouge, c’était trop connoté », confie l’une de ses membres historique­s, Leïla Chaibi. Finalement, le comité de pilotage s’arrêtera sur le nom Nuit debout, en référence à la maxime de La Boétie : « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » Ce qui devait durer le temps d’un week-end se prolongera plusieurs semaines, avant de s’étioler à la mijuin. « Même s’il était moins visible, le mouvement ne s’est jamais arrêté, avec chaque fin de semaine des commission­s Education populaire », assure Daniel Lartichaux, membre de l’assemblée de coordinati­on à Paris. Ce week-end, un an tout juste après sa création, c’est sous sa forme origi- nelle que les organisate­urs ont décidé de réanimer le mouvement. Même lieu (la place de la République), même programme ( ateliers- débat, expos, concert d’Orchestre debout dimanche soir, etc.). Faire évoluer un système jugé injuste, donner la parole aux « petits » : une constante au sein du mouvement. Mais les manières d’y parvenir divergent chez ces militants. Certains votent, principale­ment pour Jean-Luc Mélenchon, « mais pas que ». D’autres prônent l’abstention ou encore le vote blanc. « On sait très bien qu’on n’arrivera jamais à se mettre d’accord làdessus », concède Daniel Lartichaux. Quelle forme prendra donc cette fois le mouvement ? Jour debout le 23 avril Difficile à dire. Mais l’idée n’est pas d’investir pendant de longues semaines la place, plutôt de rester présent dans le paysage médiatique. D’autres événements sont d’ores et déjà prévus, notamment en vue des élections. Le 23 avril, le dimanche du premier tour de la présidenti­elle, le mouvement organise un Jour debout. « Que l’on vote ou non, on sait déjà qu’il y a de très grandes chances que nous soyons déçus, notamment si Marine Le Pen arrive au second tour. » La suite, elle, s’écrira probableme­nt en fonction des résultats de l’élection.

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Tout a commencé il y a un an, en réaction à la loi Travail.

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