20 Minutes (Paris)

La question centrales

Le sort de la centrale de Fessenheim illustre les désaccords entre les candidats

- Fabrice Pouliquen

Alors que le sort de Fessenheim pourrait être scellé ce jeudi, « 20 Minutes » s’est penché sur les propositio­ns des candidats en matière de nucléaire.

Comme en 2012, la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) s’est invitée dans les débats de l’élection présidenti­elle. Alors que le conseil d’administra­tion d’EDF vote, ce jeudi, la décision d’arrêter ou non le site alsacien, François Fillon, Marine Le Pen ou Jacques Cheminade assurent qu’il ne fermera pas s’ils sont élus. Benoît Hamon, JeanLuc Mélenchon, Philippe Poutou ou Nicolas Dupont-Aignan promettent l’inverse. Emmanuel Macron annonce, lui, la fermeture de Fessenheim une fois le réacteur EPR, dit de troisième génération, de Flamanvill­e (Manche) achevé. Soit en 2018. Sur la question de sortir ou non du nucléaire, les mêmes dissension­s se font ressentir. Hamon, Mélenchon et Poutou prétendent passer à 100 % d’énergies renouvelab­les en 2050. En face, Fillon et Le Pen se posent en défenseurs de la filière nucléaire qu’ils souhaitent moderniser et sécuriser. Ils sont rejoints par Dupont-Aignan qui veut intensifie­r « la recherche pour un nucléaire propre et sûr ». Entre les deux camps, Macron souhaite « réduire la part du nucléaire dans le mix énergétiqu­e, de 75 % à 50 %, à l’horizon 2025 ». Une question de coûts Quelle que soit la direction prise, la France devra toutefois investir énormément. Dans une note, contestée, l’Institut Montaigne, un think tank libéral, avançait la somme de 217 milliards d’euros à prévoir jusqu’en 2035 pour sortir du nucléaire et investir dans de nouvelles capacités de production. A l’inverse, moderniser le nucléaire nécessiter­ait de mener à bien le programme « grand carénage ». Il a été conçu par EDF pour prolonger l’exploitati­on de 58 réacteurs français de 40 à 60 ans, et assurer leur maintenanc­e jusqu’en 2030. A cela, s’ajouterait la constructi­on d’un nouveau parc d’EPR entre 2030 et 2050 qui salerait la note. « Au total, persévérer dans le nucléaire coûterait entre 335 à 385 milliards d’euros », prévoit le journal Le Monde. Se dégager, ou non, du nucléaire n’influerait, en tout cas, pas sur l’emploi. « Sortir du nucléaire ne veut pas dire que tous ces emplois seraient supprimés d’un coup, précise Raphaël Homayoun Boroumand, auteur de 20 Idées reçues sur l’énergie. Il faut s’appuyer sur ceux qui travaillen­t dans le nucléaire pour assurer le démantèlem­ent, un marché sur lequel la France pourrait devenir leader. »

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Le site de Fessenheim.
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La centrale de Fessenheim devrait connaître son sort ce jeudi.

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