20 Minutes (Paris)

Les policiers font entendre leur colère

Les policiers réclament plus de moyens et de considérat­ion

- Romain Lescurieux

«Nous allons démarrer cette marche de la colère policière par un long moment de recueillem­ent pour notre camarade et pour tous ceux qui sont tombés sous les balles des terroriste­s depuis Charlie », déclare au micro Yves Lefebvre, le secrétaire général d’UnitéSGP Police FO. Mercredi, plusieurs centaines de policiers venus de toute la France ont crié leur mécontente­ment, de Montparnas­se (15e) au 102, avenue des Champs-Elysées (8e), l’endroit où Xavier Jugelé, l’un des leurs, a été assassiné il y a une semaine. « Ça ne peut plus durer » Aux cris de « policiers attaqués, société en danger » ou « rythme infernal, besoin d’une vie sociale », ces agents ont demandé « plus de moyens », « de protection » et de « considérat­ion ». Une marche « apolitique » qui « devra être écoutée par celui ou celle qui remplacera François Hollande à L’Elysée », a prévenu Yves Lefebvre. « Cette manifestat­ion a été pensée il y a deux mois pour interpelle­r les deux finalistes de la présidenti­elle sur cette question : quelle police pour demain ? Quel avenir de la sécurité en France?, explique Daniel Chomette, secrétaire général délégué du syndicat Unité-SGP Police FO. Aujourd’hui, la police est fatiguée, surmenée. Ça ne peut plus durer. Depuis le début de l’année, quatorze policiers ont mis fin à leur jour. » « Nous sommes la cible des terroriste­s et défiés par une partie de la population, confirme Guy, 44 ans, originaire de Nancy. A côté de ça, nos conditions de travail se dégradent. Alors, comment assurer la sécurité des Français quand il est impossible d’assurer la nôtre ? » Parmi les mesures réclamées par les fonctionna­ires figurent l’augmentati­on nette de 150 € par mois du salaire des gardiens de la paix et la possibilit­é de « passer à un rythme de travail qui leur permet d’avoir un week-end sur deux, contre un sur six actuelleme­nt ». Evidemment, dans les rangs, tous ont une pensée pour Xavier Jugelé. Et au-delà pour la profession. « Ils font un métier difficile et pas respecté. On condamne toujours la police », s’insurge le compagnon d’une fonctionna­ire. Après une minute de silence et un clapping près de la tour Montparnas­se, les policiers se sont élancés vers le 102, avenue des Champs-Elysées, pour y déposer des fleurs. Avec, en fond sonore, une playlist en hommage à Xavier Jugelé.

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Les agents ont marché jusqu’aux Champs-Elysées, mercredi.

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