L’affiche du second tour attaquée par les lycéens
Les lycéens protestent contre l’affiche du second tour
Bloqués par la police devant le lycée Maurice-Ravel (20e), plusieurs centaines de lycéens attendent, désoeuvrés, mais continuent de protester. « Je suis là pour dire non au FN et au fascisme. Je ne peux pas voter, il me reste donc que la rue pour m’exprimer », s’exclame Romain, 15 ans. Comme lui, environ un millier de jeunes se sont rassemblés, jeudi, à Paris, pour protester contre l’affiche du second tour de l’élection présidentielle et, plus globalement, pour s’opposer au Front national. A 8h30, une vingtaine d’établissements parisiens étaient « diversement mobilisés », selon le rectorat : quelques-uns l’étaient totalement, la plupart avaient juste un barrage filtrant à l’entrée. Des poubelles ont été placées devant les portes du lycée Voltaire (11e). Des pancartes avec les mentions « Ni Marine, ni Macron, ni patrie, ni patron », « Leurs élections, notre avenir » avaient été posées dessus. Un sit-in a été organisé devant le lycée Buffon (15e). Elise, à l’initiative du mouvement de protestation, rappelle : « Ce n’est pas un blocus. On ne veut pas résoudre la haine par la haine. » Selon Lolita, également à la tête du mouvement, « c’est désolant de voir qu’en 2002 tout le monde est sorti dans la rue alors que là, il ne s’est rien passé. Si Marine Le Pen arrive au pouvoir, nous, on n’aura pas rien fait. » A l’appel de mouvements lycéens et étudiants « antifascistes » et « anticapitalistes », des manifestants ont rejoint la place de la Bastille, taguant des abris publicitaires avec le slogan « Ni Le Pen ni Macron » ou incendiant des poubelles. Une agence bancaire a été détériorée. Peu avant midi, les forces de l’ordre ont essuyé des jets de bouteilles en verre. Elles ont riposté avec des gaz lacrymogènes. Rendez-vous le 1er-Mai Après avoir contenu les lycéens, au niveau de l’avenue Daumesnil (12e), les policiers ont « accompagné » les manifestants. La marche, qui s’est alors déroulée dans une ambiance plus détendue, au son de « La jeunesse emmerde le Front national », a pris fin devant le lycée Hélène-Boucher. L’entrée de ce dernier s’est retrouvée encerclée par les forces de l’ordre, tout comme les ultimes manifestants, déterminés à participer à la manifestation du 1er-Mai.