La politique, ça l’affiche mal
Malgré la loi, la Ville est tolérante avec l’affichage sauvage
Mobilier urbain, façades de bâtiments publics ou privés, transformateurs électriques… Les équipes et militants de certains partis politiques n’ont pas hésité à coller massivement l’affiche de leur candidat(e). Cette année, la mairie de Toulouse a décidé de sanctionner cet affichage sauvage, en envoyant « plusieurs factures » aux partis pour un montant cumulé de 15 816 €. Soit 12 € l’affiche collée illégalement, en dehors des panneaux autorisés, comme le prévoit le code électoral. « L’affichage sauvage dans Paris n’est pas acceptable. On avait demandé aux partis de ne pas exagérer et de respecter l’espace public, indique-t-on à la Mairie de Paris. Après, il y a une sorte de tolérance durant la campagne, car il y a un aspect ponctuel. » Toutes les affiches seront bientôt enlevées par les équipes de nettoyage de la Ville de Paris, qui ne chiffre pas le coût de l’opération et n’enverra donc pas d’amendes aux partis politiques. Et heureusement pour certaines formations… L’Union populaire républicaine (UPR) a particulièrement bombardé la capitale d’affiches à l’effigie de son candidat, François Asselineau. Si ce dernier a obtenu 0,92 % des voix, il semble en revanche avoir gagné la bataille sur le périphérique qui en porte encore les stigmates. Selon un cadre du parti, « entre 200000 et 300000 affiches » ont été placardées par l’UPR dans toute la France. A 12 € l’affiche, le parti aurait eu à débourser près de 3 millions d’euros. Manque d’espaces libres « Si nous avons été en infraction et si nous recevons une amende, nous étudierons la question. Ça paraît logique de payer. Après, certains sympathisants et colleurs bénévoles agissent seuls », note ce même cadre. Même défense du côté du Nouveau Parti anticapitaliste 31. « Il faudra prouver que ce sont bien des militants du NPA qui ont collé ces affiches », affirme un responsable local au blog France 3 Régions. « Et puis, à chaque fois qu’une ville a voulu sanctionner financièrement de l’affichage politique, à la fin, les tribunaux ont annulé les amendes en raison du manque d’emplacements pour l’affichage », ajoute-t-il.