20 Minutes (Paris)

« On nous a délégitimé­s »

- Propos recueillis par Vincent Vantighem

Dans la tourmente depuis plusieurs mois, les instituts de sondages ont vu pourtant juste sur le résultat de la présidenti­elle. Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop, revient sur cette période et les enseigneme­nts tirés de cette crise de confiance. Remis en cause après le Brexit ou l’élection de Trump, les instituts de sondage ont-ils pris leur revanche avec la présidenti­elle ? Nous ne nous sommes pas trompés sur cette élection, mais je ne suis pas triomphali­ste. Je n’ai jamais refusé la critique sur notre travail. Mais je dois dire que j’ai été choqué par la façon dont les instituts ont été traités. Certains politiques, comme Fillon, Le Pen ou Mélenchon, ont instrument­alisé notre travail. Cela nous aura permis de rappeler que ce ne sont pas les sondeurs qui font les sondages, mais les Français que l’on interroge. On vous a beaucoup opposé au Big Data, ces instituts qui se fondent notamment sur les réseaux sociaux. Que pensez-vous de leur travail ? Le Big Data est quelque chose d’extraordin­aire, qu’on utilise aussi pour compléter notre travail. Il ne s’agit pas d’un affronteme­nt entre modernes et anciens. Je pense que nos travaux sont complément­aires. Pensez-vous avoir fait les frais du climat délétère de cette campagne ? D’une certaine manière, nous faisons partie du « système » que certains candidats dénonçaien­t. Donc, oui, nous avons aussi fait l’objet de ce travail de délégitima­tion.

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« Ce sont les Français qui font les sondages », martèle Frédéric Dabi.

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