« Tristan et Yseult » sous le prisme de l’érotisme
Agnès Maupré et Singeon livrent une version suggestive de l’histoire du couple mythique
En collaboration avec le dessinateur Singeon, Agnès Maupré comble un vide en signant une adaptation graphique très « libre » de la légende de Tristan et Yseult (dont la première version remonte à plus de huit siècles). Cette passion – provoquée par un philtre d’amour – entre une princesse, Yseult, et Tristan, qui doit la conduire à son promis, a connu plusieurs versions avant que ne s’impose celle de Joseph Bédier, livrée en 1905. « C’était une lecture imposée au collège, explique Agnès Maupré. Les images fortes et iconiques qui font la trame de l’histoire m’ont beaucoup marquée : le Morholt et l’épée brisée, le combat contre le dragon, le reflet du roi espionnant les amants, le sang dans la farine, l’épée séparant les amants, l’eau hardie, les voiles noires, les ronces emmêlées sur les tombes… » Familière des adaptations littéraires et historiques (elle a écrit et dessiné ses versions de Milady de Winter, du Chevalier d’Eon ou des Contes du chat perché), Agnès Maupré instille une bonne dose d’érotisme (plutôt soft) à la légende « Je trouve l’érotisme déjà très présent dans les textes anciens. Je me souviens de descriptions du corps de Tristan moulé dans son surcot… Et même s’il n’y a pas de descriptions d’actes sexuels, certaines choses sont assez explicites, note la scénariste. Loin de moi l’idée de dénoncer les codes du roman médiéval. Chaque époque a les siens et ses hypocrisies aussi. Mais, à mon avis, l’érotisme est le noyau de cette histoire-là. Et c’est un domaine que j’aime bien, alors j’en ai profité. »
« Certaines descriptions sont assez explicites. » Agnès Maupré, scénariste
Tristan et Yseult d’Agnès Maupré et Singeon. Gallimard, 22,50 €. En vente le 18 mai.