20 Minutes (Paris)

La feuille de route de l’ex-chef du Raid aux législativ­es

L’ex-patron du Raid est candidat LREM

- Propos recueillis par Caroline Politi

Le 13 juin 2016, l’alerte retentit dans les locaux du Raid. Un djihadiste vient de tuer un couple de policiers à son domicile de Magnanvill­e (Yvelines). Leur petit garçon, 3 ans, est retenu en otage. Jean-Michel Fauvergue, 60 ans, coordonne l’interventi­on. Mardi, près d’un an après cet attentat, le programme était bien différent pour l’ex-chef de l’unité d’élite : il distribuai­t des tracts devant la station de RER Bussy-Saint-Georges, en Seine-etMarne. Celui qui a été l’un des tout premiers à être investis par La République en marche (LREM) affrontera le 11 juin, dans la 8e circonscri­ption, le député sortant Eduardo Rihan Cypel (PS), mais également Chantal Brunel (LR) et Aurélie Cournet (FN). Comment passe-t-on de chef du Raid à candidat aux législativ­es ? Au fur et à mesure que la date de ma retraite se rapprochai­t [en fin d’année], j’ai commencé à réfléchir à un moyen de continuer à servir mon pays. Je me suis renseigné sur tous les candidats majeurs et républicai­ns. J’insiste bien sur le second terme. Le programme d’Emmanuel Macron m’a séduit, notamment en matière de sécurité, car il n’était pas uniquement basé sur un volet répressif. Comment vos anciens collègues ont-ils vécu votre reconversi­on ? En règle générale, que ce soit au niveau de la police ou de la gendarmeri­e, les collègues sont plutôt contents d’avoir quelqu’un qui partage leurs préoccupat­ions. Votre travail vous aide-t-il à faire campagne ? Mon profil n’est pas courant, il suscite de l’intérêt et de la curiosité. Mais mon ancien métier ou mon expertise sur la sécurité ne suffisent pas à faire campagne. Il faut aborder tous les thèmes, être à l’écoute des habitants... Lorsque vous avez annoncé votre soutien à Emmanuel Macron, certains vous ont imaginé futur conseiller technique sur des questions liées à la sécurité… D’abord, ce n’est pas quelque chose qu’on choisit! Moi, j’aime l’idée d’être élu, cela permet d’asseoir une certaine légitimité, de faire un pont entre mon ancienne vie et la nouvelle. Pendant la campagne, j’ai fait des propositio­ns en matière de sécurité qui ont été débattues avec le reste de l’équipe de campagne. Certaines ont été acceptées, d’autres non. La politique, c’est une autre forme de pression ? Je ne suis pas soumis à la pression de perdre ou de gagner. D’abord parce que je ne suis pas d’un tempéramen­t stressé, et puis mon métier m’a donné une forme de recul. Si je ne suis pas élu, je reviendrai à mon idée initiale : participer à des conférence­s sur le haut management et le leadership. Mais une campagne, c’est très intense.

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Fauvergue est candidat dans la 8e circonscri­ption de Seine-et-Marne.

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