20 Minutes (Paris)

Une lutte politique très très bêtes

Le Parti animaliste sort les griffes

- Fabrice Pouliquen

Avec pour slogan « Les animaux comptent, votre voix aussi », l’affiche électorale interpelle. « Notre parti a été conçu pour mettre en avant la cause animale plus que les personnali­tés qui s’investisse­nt dans le mouvement », explique Hélène Thouy, l’une des quatre coprésiden­tes du jeune Parti animaliste, lancé en novembre. Consciente d’avoir « très peu de chance de faire entrer des candidats à l’hémicyle », la militante se réjouit pourtant d’avoir remporté une première bataille. Le parti, qui espérait jusqu’à 100 candidats pour le représente­r, en aura finalement 147 répartis sur 54 départemen­ts. Ce qui ne surprend pas Daniel Boy, du Centre de recherches politiques de Sciences Po. « Petit à petit, la sensibilit­é à l’égard des animaux s’est accrue, les opinions ont changé. Une majorité des Français demandent aujourd’hui la suppressio­n de la corrida. Ils étaient minoritair­es en 2007. »

Une cause tranversal­e

Lors de la présidenti­elle, tous les candidats ont répondu aux propositio­ns du collectif Animal Politique, qui regroupe26 ONG. Les réponses n’ont pas été à la hauteur des attentes du Parti animaliste, qui a donc décidé de s’investir dans les législativ­es. Son programme est évidemment axé sur le bien-être des bêtes. Il propose, entre autres, d’adosser à la Constituti­on une charte de la protection animale, de créer un ministère de la Protection animale ou de fixer un objectif national de réduction de la consommati­on de produits animaux de 25 % en 2025 par rapport à 2015. Le parti veut aussi faire de la défense de ces êtres une cause transversa­le capable d’apporter des solutions dans d’autres dossiers, y compris la lutte contre l’insécurité. « En identifian­t les comporteme­nts problémati­ques à l’égard des animaux, on pourrait identifier les individus qui sont potentiell­ement dangereux aussi pour les humains, avance Hélène Thouy. Aux Etats-Unis, le FBI le fait déjà. » Daniel Boy reste prudent : « Les écologiste­s les plus fondamenta­listes font la même erreur, estimant que toutes les questions sont d’ordre environnem­ental. Ce n’est pas vrai, et il est difficile de subsister dans le champ politique pour une seule cause. » Le Parti animaliste ne l’entend pas de cette oreille : « Nous ne voulons pas nouer des alliances ni donner des consignes de vote, mais gagner des élections », martèle Nathalie Dehan, autre coprésiden­te du parti qui a déjà en ligne de mire les Européenne­s.

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Le Parti animaliste présente des candidats dans 147 circonscri­ptions.

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