Les écologistes prônent la fin des shows animaliers
Le déménagement de Bormann Moreno relance le débat de la présence d’animaux sauvages
Un changement de lieu qui alimente la contestation. Lors du Conseil de Paris, qui se déroule depuis lundi, une délibération définissant les conditions d’occupation du cirque Bormann Moreno – qui doit s’installer au square Carlo-Sarrabezolles (15e) après quinze ans d’activité dans le 19e – a été votée à une large majorité. Mais le groupe écologiste de Paris (GEP) a, lui, voté contre. Si les Verts ne s’opposent pas à ce cirque en lui-même, ils refusent en revanche la présence d’animaux sauvages dans ces espaces, tels que les tigres, les chameaux, les dromadaires, les lamas ou encore les zèbres. « Nous souhaitons l’arrêt de l’utilisation des animaux sauvages à des fins récréatives. Il s’agit, en réalité, de souffrance animale », déplore David Belliard, coprésident du groupe écologiste de Paris. Alors que le cirque Joseph Bouglione a mis un terme aux spectacles avec des animaux et que, chaque année, à l’approche de l’été, des maires prennent des arrêtés pour interdire la détention d’animaux sauvages sur le territoire de leur commune, les Verts préconisent de « changer le modèle du cirque » dans la capitale.
Un « dialogue de sourd »
Surtout, les Verts auraient souhaité que la Mairie « attende » les conclusions d’une mission sur le sujet pour présenter une telle délibération. « Nous avons obtenu la mise en place d’une mission “animaux ”, qui rendra ses conclusions à l’automne », précise le groupe, qui souhaite, a minima, un cadre pour ce débat. Du côté du cirque Bormann, on dit ne pas se sentir visés. « Nos animaux sont comme nos bébés. Nous sommes investis à 100 % sur leur bien-être », assure pour sa part Alexandra Bormann. Elle et son mari, Eric, dirigent l’entreprise familiale et déplorent un amalgame et un « dialogue de sourds ». « Ils veulent juste nous éradiquer. Mais, comme partout, il y a des bons et des pourritures », assure Eric Bormann. En 2012, ce dernier a été nommé membre de la Commission nationale consultative pour la faune sauvage captive au sein du ministère de l’Environnement. Il rappelle que les cirques sont régis selon l’arrêté du 18 mars 2011, fixant « les conditions de détention et d’utilisation des animaux vivants d’espèces non domestiques dans les établissements de spectacles itinérants », notamment sur la grandeur des cages, la présence d’« espaces de détente » ou encore la connaissance des animaux. « Il faut sanctionner ceux qui ne sont pas en règle. Nous, nous le sommes », conclut Eric Bormann.