Le CSA prive C8 de pub après les affaires Hanouna
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a sanctionné la chaîne C8, mercredi soir
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) en aurait-il ras la casquette? Mercredi, le CSA a auditionné les représentants de C8 concernant deux séquences de « Touche pas à mon poste » qui, en 2016, avaient suscité la polémique : la « caméra cachée » dont avait été victime le chroniqueur Matthieu Delormeau; et la séquence où Capucine Anav avait été forcée de poser sa main sur le sexe de Cyril Hanouna. A la suite de ces auditions, le CSA a interdit la diffusion de séquences publicitaires pendant « TPMP », « ainsi que quinze minutes avant et quinze minutes après sa diffusion » pendant trois semaines au cours du mois de juin. Ce jugement arrive près de six mois après les faits, alors que l’émission de C8 a depuis été visée par une autre procédure, à propos du canular homophobe du 18 mai. Une situation qui pousse le « gendarme de l’audiovisuel » à une profonde remise en question – et à un léger agacement. Le CSA « déplore qu’on lui impute le délai de la procédure dont seul le rapporteur, en application de la loi, a la maîtrise », écrit l’institution dans un communiqué, précisant que, dans le cadre des procédures qui lui sont applicables, il « s’efforce de prendre les décisions qui relèvent de sa compétence avec la rapidité requise, en particulier lorsque le public par ses réactions manifeste sa vive émotion ». Conscient de ses faiblesses, le CSA ajoute qu’il « apparaît nécessaire de faire évoluer le cadre juridique de la procédure afin de la rendre plus efficace et plus conforme aux impératifs de nos missions ». Des délais trop longs Cyril Hanouna a-t-il malgré lui mis au jour des dysfonctionnements du CSA ? « Le rapporteur indépendant ne nous permet pas d’être maîtres du temps, confirme à 20 Minutes le service de communication de l’institution. Le CSA est comme tout le monde, il attend. » Car, sans l’avis et les préconisations du rapporteur, qui au passage ne seront pas forcément suivies par le Conseil, le jugement ne peut avoir lieu. Quelles « évolutions du cadre juridique » souhaiteraient les sages de l’audiovisuel? L’institution ne remet pas en question le rôle du rapporteur indépendant, mais elle souhaiterait des délais de rapport moins longs, « plus de moyens et une procédure plus efficace, explique le service de communication. Le CSA est une autorité de contrainte, il aimerait jouer son rôle avec plus de sévérité. »