« Y aura-t-il encore des présentateurs qui durent? »
Le journaliste évoque le départ de David Pujadas du JT, ce soir
U« Ce qui ne peut être évité, il faut l’embrasser. » C’est par cette phrase de William Shakespeare que Patrick Poivre d’Arvor fit ses adieux au « 20 Heures » de TF 1, le 10 juillet 2008. Ce jeudi soir, ce sera au tour de David Pujadas, à la tête du JT de France 2 depuis 2001, évincé en mai par la patronne de France Télévisions, de tirer sa révérence. 20 Minutes a recueilli le témoignage de PPDA, désormais sur CNews et Radio Classique. L’éviction de David Pujadas vous a-t-elle fait penser à la vôtre au JT de TF 1, il y a bientôt dix ans de cela ? Forcément, oui. Nous avons toujours entretenu d’excellents rapports, il n’y a jamais eu d’antagonismes. Pourtant nous étions concurrents. Pensez-vous que son départ marque la fin d’une époque ? Des présentateurs qui durent longtemps, je ne sais pas trop s’il y en aura plus tard. Je trouve personnellement cela dommage. Cela sonne-t-il la fin de la « grandmesse » du JT, selon vous ? On ne peut plus parler de « grandmesse ». Celle-ci existait quand il y avait deux cathédrales, TF 1 et France 2. Les chaînes d’information en continu ont beaucoup changé le mode de consommation de l’information. Est-il possible de ne pas être submergé par l’émotion lors de ces adieux en direct ? Oui, car David comme moi et d’autres sommes obligés de gérer des situations autrement catastrophiques. Je pense que David sera à la hauteur, mais il y a un moment un peu difficile. Que peut-on souhaiter à David Pujadas pour sa nouvelle vie ? Beaucoup de bonheur, il le mérite. Mille choses vont lui être proposées. A lui de bien choisir. Cela peut donc être un mal pour un bien, finalement ? Sur le moment, on a l’impression de recevoir un immeuble sur la figure mais, à vrai dire, c’est souvent une chance que vous offre la vie.