Destremau, une vie de roman
Le dernier du Vendée Globe sort une autobiographie dans laquelle il se livre énormément
Quatre mois en mer, sans un bouquin, sans un film : même avec les manoeuvres, ça laisse du temps libre. Et donc du temps pour écrire. Trois mois après son arrivée, le journal intime de Sébastien Destremau est devenu un livre, sorti jeudi. Une autobiographie où l’on en apprend beaucoup sur le dernier du Vendée.
Une famille compliquée. Dans Seul au monde (XO Editions), le Varois se définit comme « le fils le moins aimé » d’un père fermé et relate longuement les raclées au ceinturon. Sébastien Destremau se confie aussi sur ses relations tendues avec ses frères ou avec ses grands enfants : « Ils ne m’ont jamais pardonné d’avoir quitté leur mère. » Qu’est ce que ses proches ont pensé de ce récit ? « Ça a touché ma soeur, ma mère aussi. Elle m’a dit qu’elle avait découvert à quel point elle était importante pour moi. Les liens distendus avec certains membres de la famille sont en train de se resserrer. C’est plus long avec mes enfants qu’avec mes frères, c’est normal. »
VNoyades, prostituées et pirates. Certains livres de sportifs vous tombent des mains, entre langue de bois et anecdotes mille fois ressassées. L’autobiographie de Sébastien Destremau ne va pas remporter le prix Goncourt, mais disons les choses : ça se lit d’une traite, tant son parcours est dingue. Dans sa jeunesse, il a géré un bar à hotesses à Toulon. En 1989, il a été interrogé par le KGB, après la mort par noyade d’un entraîneur russe, lors d’un stage de voile. Et, avant le départ du Vendée Globe, il a manqué de se faire attaquer par des pirates. Il n’exagérerait pas un peu ? « Il n’y a pas une virgule de fausse ! C’est ma vie, elle n’est pas finie mais elle a été déjà bien marrante. Et je précise que je n’ai rien fait d’illégal, même si j’ai été très borderline !»
Il a tout claqué pour le Vendée. Sébastien Destremau a enchaîné les galères lors d’une préparation à l’arrache : souci avec un fournisseur, mât brisé, promesse d’un mécène partie en fumée elle aussi. Il a « tout vendu » pour financer son aventure. Que va-t-il devenir ? « C’est trop tôt pour en parler, mais on a très envie de développer un centre de course au large à Toulon. Si on peut monter un projet gagnant avec un autre skippeur pour [le Vendée Globe] 2024… Et moi, c’est sûr que j’aimerais beaucoup y retourner en 2020. J’étais bien, là-bas, dans les mers du Sud ! »