Il y a à boire et à manger dans le tri
Des habitants du 2e et du 12e testent la collecte des déchets alimentaires
Rien de mieux qu’un jardin et des poules pour avoir envie de trier ses déchets alimentaires. Oui mais, lorsque l’on vit en ville, l’affaire se corse. A Paris, plusieurs initiatives ont été engagées pour initier les habitants à la collecte sélective des ordures comme les épluchures de légumes, les coquilles d’oeuf ou encore les crustacés et viandes… La dernière en date est testée dans les 2e et 12e arrondissements, où 74 161 foyers ont reçu gratuitement un « kit » composé d’un « P’tit Bac » marron accueillant un « P’tit Sac » dans lequel ils placent leurs restes de repas et sachets de thé. La collecte est réalisée par les services de la propreté deux fois par semaine. Si l’opération mérite d’être saluée, elle ne satisfait pas pleinement les usagers. Alexander, qui réside dans le quartier de Charenton-Picpus, a rapidement abandonné le tri. « Pas par manque de conviction, assure-t-il, mais parce que ce n’est pas pratique. C’est un geste de plus à penser. » Contenance insuffisante Joël, le gardien de l’immeuble où vit Alexander, déplore ne disposer « que d’une poubelle de 120 litres » pour recueillir les déchets alimentaires de 230 logements, soit « environ 500 personnes ». Pour bien faire, il lui aurait fallu « six poubelles ». « Ça ne fonctionne pas. Nous trouvons de tout, sauf de quoi faire du compost dans la poubelle censée recueillir tous les déchets des résidents », regrette-t-il. A ses yeux, d’autres solutions auraient pu être étudiées pour encourager le tri. « Un potager urbain se situe à deux pas de l’immeuble. C’est là qu’il faudrait prévoir une poubelle à compost. » Parmi la quinzaine d’habitants motivés par le tri, selon Joël, le plus enthousiaste est Eric. Il est jardinier.