20 Minutes (Paris)

Emmaüs se design un bel avenir

- Nicolas Raffin

Emmaüs, futur haut lieu du design ? La question mérite d’être posée alors que le 18e Salon de l’organisati­on fondée par l’abbé Pierre se tenait dimanche, porte de Versailles à Paris. Outre les stands « traditionn­els » (friperie, bibelots, meubles anciens), les ateliers de création de l’associatio­n étaient particuliè­rement mis en avant cette année. Parmi les objets proposés : des tables basses, des repose-pieds, des meubles de salon… tous fabriqués à partir d’anciens meubles « par des personnes en formation », dévoile Guillaume Poignon, chargé du projet à l’Atelier Emmaüs, basé dans la région lyonnaise. Cette créativité a un coût : certaines pièces dépassent les 50, voire les 100 €. Un prix qui peut sembler élevé pour un Salon Emmaüs, mais qui ne choque pas forcément les visiteurs. « Il y a des personnes relativeme­nt aisées qui viennent ici, affirme Geneviève. Elles peuvent se permettre de dépenser une telle somme. » Pour Guillaume Poignon, le prix affiché est le plus bas possible. « On ne fait pas de bénéfices. L’argent nous sert pour le matériel et pour financer les formations. C’est un juste prix pour du travail d’artisan. » Tout à côté, le stand de Pierre Chanson attire lui aussi aussi les curieux. Ce salarié d’Emmaüs Défi, à Paris, a constitué une équipe avec des personnes en insertion qui redonnent vie à des lattes de sommier. Ce qui rend Laurent admiratif. « Leur travail valorise l’imaginatio­n, on peut appeler ça de l’art! » s’enthousias­me ce collection­neur amateur. De quoi donner du baume au coeur aux 18 000 personnes engagées auprès d’Emmaüs en France.

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