20 Minutes (Paris)

Murielle Bolle à son tour en garde à vue

La belle-soeur de Bernard Laroche a été arrêtée pour complicité d’assassinat

- Vincent Vantighem

Sa garde à vue avait débuté le 2 novembre 1984. Elle a repris, trente-deux ans plus tard, autour des mêmes interrogat­ions. Murielle Bolle a été interpellé­e à son domicile vosgien, mercredi, pour être interrogée par les gendarmes chargés de lever le voile sur la mort du petit Grégory, le 16 octobre 1984. Agée de 15 ans à l’époque, cette femme rousse que l’on surnommait « Bouboule » représente, aux yeux des douze enquêteurs, l’une des pièces du puzzle macabre qu’ils tentent de reconstitu­er pour comprendre comment le garçonnet s’est retrouvé, pieds et poings liés, dans la Vologne. Pour eux, elle serait même l’une des dernières personnes à l’avoir vu vivant. A plusieurs reprises, en 1984, elle a raconté qu’elle était, le jour du crime, rentrée du collège en voiture avec son beau-frère, Bernard Laroche, que celui-ci avait embarqué Grégory dans sa Peugeot 305 gris-vert, qu’il était descendu avec lui « près d’une petite place » avant de revenir seul « un peu plus tard ». Le lendemain, elle s’était rétractée, expliquant être, en fait, repartie de l’école en autocar. Après avoir considéré les gendarmes comme ses « copains », elle a justifié ce revirement par les pressions et les menaces qu’ils auraient exercées à son encontre. Quelle version faut-il croire ? Bernard Laroche ne sera d’aucune aide pour choisir. Suspecté avant d’être relâché, il a été abattu en 1985 par son cousin – le père de Grégory –, persuadé de sa culpabilit­é.

« Des éléments nouveaux »

Devenue mère de famille, Murielle Bolle, 48 ans, n’a pas invoqué son droit au silence, mercredi, face aux nouveaux enquêteurs. « Elle a déjà donné la version [de l’autocar] sept ou huit fois. S’il faut qu’elle la répète une neuvième fois, il n’y a pas de souci », explique JeanPaul Teissonniè­re, son avocat. Se déroulant de façon « très correcte », sa garde à vue pour, notamment, complicité d’assassinat, pourrait, toutefois, se tendre au fil des heures. « Peut-être qu’elle restera sur sa version, mais il y a quand même des éléments nouveaux sur lesquels il va bien falloir qu’elle s’explique », indique une source proche du dossier. C’est ce que souhaitent les parents de Grégory. « Ils sont dans l’espoir que Murielle Bolle libère sa conscience », confie Marie-Christine Chastant-Morand, l’une de leurs avocates. Pour cela, les enquêteurs ont, légalement, jusqu’à ce jeudi midi.

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Murielle Bolle (à g.), le 27 octobre 1989, cinq après le décès de Grégory.

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