20 Minutes (Paris)

Des poubelles payées au poids

La tarificati­on incitative inclut une part variable dans la facture de gestion des déchets

- Fabrice Pouliquen

«Les ménages ne sont pas assez incités financière­ment à trier leurs déchets », constate Jean-Marc Boursier, président de la Fédération nationale des activités de la dépollutio­n et de l’environnem­ent (Fnade), qui regroupe 232 entreprise­s du déchet, et directeur général adjoint de Suez. La majorité des collectivi­tés territoria­les financent la gestion des déchets via deux taxes, qui dépendent de la valeur locative du logement ou du nombre de personnes vivant dans le foyer. Pourtant, dès la fin des années 1990, des collectivi­tés de communes ont mis en place la tarificati­on incitative (TI) en fonction du poids de la poubelle grise et de celle des ordures ménagères non recyclable­s. La Fnade veut accélérer le déploiemen­t de ce dispositif. La tarificati­on incitative a surtout été mise en place dans l’est de la France et dans les Pays de la Loire. Ailleurs, le développem­ent est très poussif, voire nul pour le sud-est de la France. Elle présente pourtant des bilans globalemen­t positifs. Dans le Grand Besançon, la communauté d’agglomérat­ions la plus peuplée à l’avoir instaurée, depuis 2012, les habitants paient une part fixe d’abonnement et une part variable, calculée en fonction du poids du bac qu’ils présentent à la collecte et du nombre de fois qu’ils le mettent sur la rue.

Le tri s’améliore

« Nous sommes arrivées au ratio de 157 kg de déchets résiduels par an et par habitant, soit une baisse de 30 % entre 2008 et 2016, relate Marie-Laure Journet-Bisiaux, directrice de gestion des déchets au Grand Besançon. Cela représente tout de même une baisse de 70 kg en moyenne par habitant. En parallèle, le tri des déchets recyclable­s a progressé de 13 % depuis 2012. » Alexandra Gentric, économiste au service mobilisati­on et valorisati­on des déchets à l’Agence de l’environnem­ent et de maîtrise de l’énergie (Ademe), note que la TI « peut engendrer des incivilité­s comme des dépôts de déchets sauvages ou chez le voisin. Mais ces comporteme­nts s’estompent ensuite. » Cependant la frilosité des élus locaux retarde sa mise en place. « La TI nécessite d’équiper les poubelles et camionsben­nes de matériel électroniq­ue, poursuit Alexandra Gentric. Il faut aussi, en amont, réaliser un important travail de recensemen­t des foyers. » Dans le Grand Besançon, elle a ainsi mis quatre ans à être installée.

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La collecte de déchets à Serre-les-Sapins, près de Besançon.

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