Neuf militants d’extrême gauche devant les juges
Le 18 mai 2016, des militants d’extrême gauche agressaient un adjoint de sécurité dans le 10e
Les images de la voiture de police en flamme avaient fait la une des médias du monde entier. Tout comme celles de Kevin Philippy, adjoint de sécurité, parant avec ses avant-bras les coups de barre de fer. C’était le 18 mai 2016, en marge d’une manifestation contre « la haine antiflic ». Une vingtaine de militants d’extrême gauche s’en étaient violemment pris à des policiers sur le quai de Valmy (Paris, 10e). A partir de mardi, neuf personnes doivent répondre devant le tribunal correctionnel de Paris des faits de participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradations. Six doivent également être jugées pour violences aggravées sur policiers. L’affaire avait pris un tournant hautement politique. Manuel Valls, alors Premier ministre, avait réclamé des « sanctions implacables » contre « ceux qui veulent se payer du flic ». Deux jours plus tard, quatre militants antifascistes étaient interpellés grâce à un témoignage anonyme. Antonin et Angel Bernanos – les arrière-petitsfils de l’écrivain – Bryan M. et Léandro L. étaient mis en examen et placés en détention provisoire. Et ce, malgré leurs constantes dénégations. Un geste « stupide » Au fil de l’enquête, les charges contre Angel, Bryan et Léandro s’amenuisent. L’homme qui les a désignés comme ayant participé aux violences se révèle être un policier des renseignements. Et les images de vidéosurveillance mettent à mal son témoignage. Le 8 juin, Nicolas F., 39 ans, petit-fils d’officier militaire et ancien scout, est interpellé. Dès son premier interrogatoire, il reconnaît avoir frappé le policier avec une barre de fer. Deux mois plus tard, Kara, un transgenre américain, est à son tour arrêtée. Elle reconnaît avoir lancé à deux reprises un plot sur le pare-brise, geste qu’elle qualifie de « stupide ». L’homme soupçonné d’avoir donné les premiers coups contre la voiture est interpellé peu après. Lui aussi reconnaît les faits. Après un an d’enquête, les juges d’instruction ont reconnu que la participation d’Angel, de Bryan et de Léandro « à l’agression des policiers et à la dégradation de leur véhicule n’a pas pu être établie ». Eux, sont uniquement poursuivis pour avoir pris part à cette manifestation. Antonin reste soupçonné d’avoir donné des coups de pied et de poing à l’adjoint de sécurité et d’avoir lancé un plot contre la voiture. Il risque, comme tous les prévenus poursuivis pour violences volontaires, dix ans de prison et 150 000 € d’amende.