Faux piétons, mais vrais avertisseurs de danger
Des silhouettes ont été déployées près des écoles
Vingt petites silhouettes connues sous le nom de « Pieto » ont fait leur apparition aux abords des passages piétons d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), fin août. Déployées à proximité des écoles, pour un coût de 16 680 €, elles doivent permettre « d’avertir les automobilistes qu’ils circulent à proximité de groupes scolaires et qu’il convient donc d’être vigilant et de ralentir », explique Bruno Beschizza, le maire (LR). Et, comme en hiver, le soleil se couche plus tôt et la visibilité des piétons est nettement moindre, « Pieto » a été muni de bandes réfléchissantes.
« Si ces équipements permettent d’éviter ne serait-ce qu’un accident, c’est déjà bon à prendre. » Bruno Beschizza, maire d’Aulnay
A Aulnay-sous-Bois, les accidents de la route sont récurrents. La ville est cernée par les autoroutes A1, A3 et A104, et traversée par les nationales 2 et 370. « Il y a des jours où c’est infernal, déclare Sylvie, agent chargée de la sécurité routière. Chez certaines personnes, les étagères tremblent à cause des camions. Avant-hier encore, un petit garçon s’est fait renverser. » En 2016, la commune a connu une longue série d’accidents ayant fait un mort et treize blessés en l’espace d’un mois. En octobre de cette année-là, c’est même une femme enceinte avec son bébé en poussette qui avaient été percutés par un automobiliste, rapportait Le Parisien. Pour ce qui est de « Pieto », les riverains sont partagés sur sa pertinence et son efficacité. « Les silhouettes ne sont pas assez visibles, met en garde un égoutier. Il faudrait qu’elles soient plus grandes, plus voyantes, sinon cela ne sera pas efficace. » Un automobiliste, lui, se réjouit de la mesure : « Moi, je trouve ça super. Aulnay-sous-Bois était en retard sur d’autres villes qui avaient déjà mis en place un tel dispositif. C’est assez voyant et, en plus, je trouve ça assez joli. » Sylvie trouve elle aussi l’idée bonne, mais attend « davantage de signalisation et des ralentisseurs ». Ce qui est du ressort du département, lui a répondu la municipalité. « Cela ne va malheureusement pas tout régler, mais c’est une mesure qui s’ajoute aux autres* et qui permet de réduire les risques, souligne le maire. Si ces équipements permettent d’éviter ne seraitce qu’un accident, c’est bon à prendre. » * La mairie a aussi investi 26 800 € dans des radars automatiques, a révélé Le Parisien.