Le mur anti-balles ne laisse personne de marbre
Près de la tour Eiffel, Andrée et Béatrice, venues de SaintEtienne pour visiter Paris, réagissent volontiers au futur mur antiattentats autour du monument. « Je pense que c’est une bonne solution, cela permettra d’assurer la sécurité. Nous ne sommes à l’abri de rien », estime la première, âgée de 76 ans. « Désormais les militaires se font agresser, alors autant construire des murs », renchérit Claire, 20 ans, habitante de Châteauroux.
« Un projet fait à la va-vite »
Pour le moment, les travaux n’en sont qu’à leurs prémices. Le chantier a débuté lundi. « Nous sommes dans la phase d’installation des bungalows pour les ouvriers, tandis que les géomètres finissent de calculer le tracé », explique sur place un agent de sécurité du chantier. La construction de la clôture de 3 m de haut, anti-balles et anti-voitures béliers, débutera véritablement le 5 octobre, et ne devrait pas gêner l’arrivée des touristes et les visites, assure-t-on au sein la Société d’exploitation de la tour Eiffel et à la Mairie de Paris. La fin des travaux est prévue en mai 2018, pour un coût total de 30 millions d’euros, note JeanFrançois Martins, adjoint aux sports et au tourisme. Un investissement devenu nécessaire, selon les autorités. Mais ce dispositif en verre autour du monument le plus visité au monde ne fait pas l’unanimité. « C’est rassurant, mais je pense que ça n’arrêtera pas quelqu’un qui veut vraiment passer à l’action », note un commerçant situé quai Branly. « Cela va dénaturer le paysage », estime Pascale, 45 ans, qui travaille « à côté », avenue de Suffren. D’autres s’opposent plus frontalement à ce mur. « Nous sommes en faveur des préconisations de la préfecture de police et le renforcement de la sécurité, mais ce projet est fait à la va-vite, sans aucune concertation, consultation, réflexion globale, ni d’appel d’offres, ni d’étude d’intérêt général », déplore Jean-Sébastien Baschet, président de l’association Les Amis du Champ-deMars, qui « représente ses 21 millions d’usagers ». Dans ce sens, l’association a déposé en juillet un recours auprès du tribunal administratif pour « dénoncer l’absence de gestion de la Mairie » sur la tour Eiffel et le Champ-de-Mars. Ils tiendront une conférence de presse ce jeudi pour détailler leur action.