Google est l’un des meilleurs confidents des 18-30 ans
Des jeunes craignent l’usage que fait le moteur de recherches de leurs données
Google is watching you, et les jeunes en sont tout à fait conscients. Selon un sondage OpinionWay pour 20 Minutes*, 27 % des 18-30 ans du groupe MoiJeune estiment que le géant américain est la personne (morale) qui en sait le plus sur eux. A peine plus, 28 %, pensent que leur famille, les parents et la fratrie sont ceux qui les connaissent le mieux. Juste derrière, 23 % citent leur meilleur(e) ami(e). L’étude met en lumière un sentiment d’inquiétude vis-à-vis de la collecte de données par Google et d’autres acteurs majeurs du numérique. La géolocalisation, par exemple, fait peur à 69 % des sondés. Face aux utilisations commerciales de ces informations souvent données volontairement par les internautes, 29 % se sentent « vigilants », cherchant à laisser le moins de traces possible, 22 % « plutôt en colère » que l’Etat ne cherche pas à légiférer plus que cela, et 20 % « fatalistes » devant cette évolution, loin devant l’indifférence, citée par 12 % des personnes interrogées. « Sous couvert de modernité et de sécurité, nous faisons confiance à ce géant de la technologie 2.0 qui facilite notre quotidien, témoigne Laure. Un jour, à force d’évolution et “d’améliorations”, nous serons plongés dans la société de Georges Orwell avec le sourire et notre consentement. Insidieusement, mais sûrement, notre vie privée et nos goûts intimes appartiennent au domaine public. »
« C’est toi le produit » Yann, lui, se dit plus « mitigé » quant à Big Brother, terme qui revient souvent parmi les membres du groupe MoiJeune pour évoquer la place de Google dans nos vies : « Fournir un nombre incroyable de données personnelles ne me dérange pas vraiment, car ce que je reçois en contrepartie, et gratuitement, est quand même plutôt intéressant, je ne me sens pas arnaqué (…). Mais, comme on dit, “Si c’est gratuit, c’est toi le produit”. » Laure n’en démord pas : « Je me sens de plus en plus surveillée, et j’ai l’impression que mes moindres faits et gestes sont propices à faire tourner une économie alors que je ne peux quasiment rien faire contre cela. » Pour représenter le lien entre Google et la jeunesse, c’est certainement Raphie qui utilise la meilleure image : « C’est un peu comme les fumeurs qui ne peuvent pas s’arrêter, même s’ils savent que ce n’est pas bon pour la santé. » * Sondage réalisé en ligne du 15 au 16 septembre 2017 auprès d’un échantillon représentatif de 733 jeunes âgés de 18 à 30 ans (méthode des quotas).