L’oeuvre d’Yves Saint Laurent revit à Paris
Le musée Yves-Saint-Laurent Paris, consacré à l’oeuvre du couturier français, ouvre ce mardi
Un trésor unique en son genre. La maison de couture où Yves Saint Laurent a oeuvré de 1974 à 2002 abrite désormais le musée YvesSaint-Laurent Paris*, qui ouvre ses portes au public ce mardi. 20 Minutes a visité les archives de l’établissement, un projet lancé par Pierre Bergé, décédé le 8 septembre.
Dans les étages, les ateliers de couture ont fait place à ce lieu secret. Les restauratrices y réparent les modèles, d’autres préparent les supports pour les vêtements en réserve. « Nos restauratrices font un travail de veille permanente sur les nouvelles techniques de conservation des vêtements », explique Sandrine Tinturier, responsable de la conservation. Pierre Bergé et Yves Saint Laurent ont mis en place une politique de conservation pour leur projet muséal dès 1974. A chaque collection, ils choisissaient quelques pièces pour les archives. On accède aux réserves en blouse et surchaussures de papier. Les trois salles ont l’allure d’une morgue d’un nouveau genre. Elles accueillent quelque 6 000 pièces, stockées dans des armoires de conservation à 50 % d’humidité, à une température comprise entre 18 et 20 °C et dans une faible luminosité.
Robes et accessoires
Les pièces sont classées par année, suspendues sur des cintres rembourrés de boudins de ouate recouverts de bandes médicales, « pour éviter les faux plis ». Toute l’oeuvre de Saint Laurent défile sous nos yeux, de la première robe, « achetée par Mme Arturo López Willshaw », aux créations pour le cinéma, comme la robe portée par Catherine Deneuve dans Belle de jour. A l’étage au-dessus, la cantine des employés a laissé place aux accessoires. Au menu : les chaussures, les bijoux, les chapeaux. « Les accessoires sont classés selon une nomenclature précise : HC (haute couture) ou RG (rive gauche), E (printemps-été), H (automne-hiver) et le numéro de passage lors du défilé », explique Sandrine Tinturier. La maison a aussi conservé les archives papier, dont de nombreux croquis de Saint Laurent, fiches d’atelier, carnets de commandes, planches de collection et Polaroid. Et l’établissement abrite un fonds de 130 mannequins Stockman, notamment ceux de Danielle Mitterrand, Bernadette Chirac ou Carla Bruni. Autant de fantômes prêts à faire revivre l’oeuvre du couturier au sein de son nouveau musée.
* 5, avenue Marceau, Paris 16e.