L’un des suspects fiché S pour radicalisation
Cinq personnes ont été arrêtées après la découverte de bonbonnes de gaz dans le 16e
Quatre bonbonnes de gaz, un dispositif de mise à feu à distance et des traces d’essence. C’est la découverte, aussi mystérieuse qu’inquiétante, faite dans la nuit de vendredi à samedi par la police dans le 16e. « Il y a de nombreuses inconnues dans cette affaire, à commencer par savoir s’il y avait une cible définie. On en est encore aux prémices de l’enquête », a indiqué à 20 Minutes une source proche du dossier. Cinq personnes ont été interpellées lundi et placées en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). La bombe artisanale était installée dans un immeuble d’une rue calme, au 31, rue Chanez, près de la porte d’Auteuil. A leur arrivée, les forces de l’ordre ont découvert deux bouteilles disposées à l’extérieur de l’immeuble, deux autres dans le hall. La mise à feu devait, selon les premiers éléments de l’enquête, être actionnée à distance, via un téléphone portable. « Le dispositif était parfaitement fonctionnel », a assuré à 20 Minutes une autre source proche de l’enquête. Un suspect radicalisé C’est un habitant de l’immeuble, intrigué par les va-et-vient dans le bâtiment à une heure si tardive et les odeurs d’hydrocarbure, qui a prévenu les forces de l’ordre, peu après 4h30. « A notre connaissance, aucune personnalité “sensible” ne vit dans cet immeuble, a indiqué cette même source. Nous n’avons identifié aucune cible potentielle. » Impossible donc, à l’heure actuelle, de dire si cette charge a été placée « par hasard » ou si quelqu’un était spécifiquement visé. La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête en flagrance pour, entre autres, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle. Les cinq suspects ont été arrêtés en région parisienne et notamment dans plusieurs communes de l’Essonne, dont Arpajon et Draveil. « L’un était au fichier FSPRT [fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste], ça veut dire radicalisé », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, sur France Inter. Originaire de Brétignysur-Orge, dans l’Essonne, l’homme cumulerait plusieurs emplois, par exemple comme chauffeur de VTC, assure LCI. « Ce qui est difficile aujourd’hui, c’est que vous surveillez quelqu’un mais que, autour, il y a une nébuleuse qui n’a pas encore émis de propos montrant la radicalisation. Elle est en fait radicalisée et prête à venir en aide à celui qui est déjà fiché », a détaillé le ministre de l’Intérieur.