20 Minutes (Paris)

L’un des suspects fiché S pour radicalisa­tion

Cinq personnes ont été arrêtées après la découverte de bonbonnes de gaz dans le 16e

- Caroline Politi

Quatre bonbonnes de gaz, un dispositif de mise à feu à distance et des traces d’essence. C’est la découverte, aussi mystérieus­e qu’inquiétant­e, faite dans la nuit de vendredi à samedi par la police dans le 16e. « Il y a de nombreuses inconnues dans cette affaire, à commencer par savoir s’il y avait une cible définie. On en est encore aux prémices de l’enquête », a indiqué à 20 Minutes une source proche du dossier. Cinq personnes ont été interpellé­es lundi et placées en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). La bombe artisanale était installée dans un immeuble d’une rue calme, au 31, rue Chanez, près de la porte d’Auteuil. A leur arrivée, les forces de l’ordre ont découvert deux bouteilles disposées à l’extérieur de l’immeuble, deux autres dans le hall. La mise à feu devait, selon les premiers éléments de l’enquête, être actionnée à distance, via un téléphone portable. « Le dispositif était parfaiteme­nt fonctionne­l », a assuré à 20 Minutes une autre source proche de l’enquête. Un suspect radicalisé C’est un habitant de l’immeuble, intrigué par les va-et-vient dans le bâtiment à une heure si tardive et les odeurs d’hydrocarbu­re, qui a prévenu les forces de l’ordre, peu après 4h30. « A notre connaissan­ce, aucune personnali­té “sensible” ne vit dans cet immeuble, a indiqué cette même source. Nous n’avons identifié aucune cible potentiell­e. » Impossible donc, à l’heure actuelle, de dire si cette charge a été placée « par hasard » ou si quelqu’un était spécifique­ment visé. La section antiterror­iste du parquet de Paris a ouvert une enquête en flagrance pour, entre autres, associatio­n de malfaiteur­s en relation avec une entreprise terroriste criminelle. Les cinq suspects ont été arrêtés en région parisienne et notamment dans plusieurs communes de l’Essonne, dont Arpajon et Draveil. « L’un était au fichier FSPRT [fichier des signalemen­ts pour la prévention de la radicalisa­tion à caractère terroriste], ça veut dire radicalisé », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, sur France Inter. Originaire de Brétignysu­r-Orge, dans l’Essonne, l’homme cumulerait plusieurs emplois, par exemple comme chauffeur de VTC, assure LCI. « Ce qui est difficile aujourd’hui, c’est que vous surveillez quelqu’un mais que, autour, il y a une nébuleuse qui n’a pas encore émis de propos montrant la radicalisa­tion. Elle est en fait radicalisé­e et prête à venir en aide à celui qui est déjà fiché », a détaillé le ministre de l’Intérieur.

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