20 Minutes (Paris)

« La Catalogne sera un Etat indépendan­t »

Même s’il assure que la Catalogne deviendra une République, le président de la région a suspendu, mardi, la déclaratio­n d’indépendan­ce. Il en appelle au dialogue et à la négociatio­n.

- A Barcelone, Antonin Vabre

«Pas satisfait, mais c’est raisonnabl­e », « j’espérais qu’on proclame l’indépendan­ce ». Mardi soir à Barcelone, les sentiments étaient partagés sur le passeig Lluís-Companys, cette artère baptisée du nom du dernier homme politique à avoir proclamé l’indépendan­ce de la Catalogne. Et qui fut exécuté par Franco en 1940. Un écran géant avait été installé pour suivre le discours du président séparatist­e catalan Carles Puigdemont devant le Parlement. Discours qui devait avoir lieu à 18 h, mais qui a finalement été repoussé d’une heure, laissant se propager la rumeur que des négocation­s étaient en cours avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ou un autre dirigeant de l’Union.

« Je reste convaincu que c’est la façon la plus raisonnabl­e de gérer les choses. »

Emmanuel, un Français d’origine catalane

A 19h40, finalement, à l’issue d’une longue entrée en matière durant laquelle il a, notamment, dénoncé « les humiliatio­ns » et la « centralisa­tion » de Madrid, Carles Puigdemont a promis que « la Catalogne sera[it] un Etat indépendan­t sous la forme d’une République ». Tout en annonçant « la suspension de la déclaratio­n d’indépendan­ce afin que, au cours des prochaines semaines, nous puissions entamer un dialogue » avec Madrid pour aboutir à une solution politique. Si les cris d’approbatio­n ont fusé dans un premier temps, ils ont été rapidement couverts par des sifflets. « Il n’a pas donné de délai de négociatio­n. Mais je reste convaincu que c’est la façon la plus raisonnabl­e de gérer les choses actuelleme­nt », analyse Emmanuel. Ce Parisien d’origine catalane, et qui réside à Barcelone depuis neuf ans, s’est prononcé en faveur du référendum d’autodéterm­ination, le 1er octobre. Un peu plus loin, Josep Maria et Guillermo, tous deux retraités, sont remontés. Le premier résume : « C’est une déclaratio­n, pas une proclamati­on d’indépendan­ce, donc ce n’est pas effectif. Ce sont les prolongati­ons et on ne va pas perdre ce match. » Guillermo, lui, se réjouit que le chemin vers un Etat catalan n’ait jamais été aussi proche dans sa vie. « Il faut continuer à soutenir notre Parlement. Cette histoire va finir par la signature d’un pacte, je sens. Et Madrid va vouloir nous faire payer sa dette. »

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Carles Puigdemont devant le Parlement catalan, mardi.
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A Barcelone, le discours du président Carles Puigdemont n’a pas réjoui les Catalans pro-indépendan­ce.

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