Des boîtes s’activent pour rendre leurs salariés heureux
Peut-on associer les mots bonheur, travail et productivité ? Renaud Gaucher, enseignant-chercheur à l’Institut supérieur de gestion (ISG), réfléchit activement à ce sujet. Sa définition du bonheur en entreprise est simple : « Vivre nettement plus d’émotions positives que négatives en lien avec son travail », ainsi qu’une adéquation entre « la vie professionnelle que j’ai et celle que j’aimerais avoir ». A partir de là, peut-on tisser un lien entre la productivité et le bonheur d’un employé ? « Il n’y a pas de réponse unique. Les études montrent que la corrélation moyenne est positive et faible. Mais ça ne représente pas toujours la réalité. » Autrement dit, seul un audit, firme par firme, permettrait de répondre à la question. Patrick Dumoulin, le directeur général de Great Place to work refuse pour sa part d’utiliser le mot « bonheur ». « Le bonheur ne relève pas de la responsabilité d’une entreprise. Sa responsabilité est de créer des conditions de réussite à la fois personnelle et collective, qui font qu’un bien-être se crée. »
Confiance dans le manager
Dans une boîte où il fait bon vivre, les salariés ont « confiance en leur management », sont « fiers de leur travail » et la « convivialité » règne. Des situations qui apportent, selon lui, de multiples avantages : « S’il n’y a pas de performances sociales, il est possible que les performances économiques ne soient pas au rendez-vous. » Et puis, « un employé qui ne se sent pas à sa place risque de partir. Et ça, ce n’est jamais très bon », souligne Patrick Dumoulin. Toutefois, « imaginons une entreprise où bonheur et performance ne seraient pas liés, lance Renaud Gaucher. Faut-il pour autant y négliger le bien-être des salariés ? » En voilà une bonne question.