Sept antifascistes jugés coupables
Un dispositif de sécurité rarissime. Dès 9 h, mercredi, une quarantaine de gendarmes étaient déployés devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour éviter tout débordement lors du prononcé du jugement dans l’affaire dite de « la voiture brûlée ». Le 18 mai 2016, deux policiers avaient été pris à partie par des militants d’extrême gauche, leur véhicule incendié et l’un agressé avec une barre de fer. Le procès avait été émaillé de nombreux incidents. Bien que quelques slogans comme « Tout le monde déteste la police/la justice » ou « Crève la justice » aient accueilli la décision de justice, la foule a rapidement été dispersée. Deux relaxes et des peines allant jusqu’à sept ans de prison. Si le tribunal a globalement suivi les réquisitions du parquet (lire l’encadré), l’une des principales inconnues concernait le sort réservé à Antonin Bernanos, 23 ans, militant antifasciste dans le viseur des renseignements depuis des années. L’arrière-petit-fils de l’écrivain Georges Bernanos a toujours nié avoir frappé à coups de poing un policier assis dans sa voiture, avant de tenter de briser le pare-brise arrière. « Risque de réitération » Le tribunal a estimé le contraire, s’appuyant sur un faisceau d’indices, notamment vestimentaires, pour trouver une « corrélation parfaite » entre le prévenu et l’auteur des faits. « Vous les avez agressés parce qu’ils sont policiers, un peu comme d’autres agressent des Noirs parce qu’ils sont noirs », a asséné le président. Ce dernier, jugeant les faits « extrêmement graves », avec un « risque de réitération », a condamné l’étudiant à cinq ans de prison dont deux ans avec sursis, sans mandat de dépôt. Reste à savoir si sa peine (il a effectué dix mois de détention préventive), pourra être aménagée. Et s’il fera appel.