Docadom a lancé l’Uber des médecins
La plateforme gratuite Docadom met en relation en trois clics docteurs et patients
Faire venir en médecin chez soi, de 6 h à minuit, du lundi au dimanche, en moins de deux heures, aux tarifs Sécu (35 € entre 8 et 20 h, 63,50 € au-delà) et ce, en trois clics, c’est désormais possible à Paris. Début septembre, l’entreprise Docadom a en effet lancé, sous ce même nom, sa plateforme gratuite de mise en relation de docteurs et de patients. Par ce nouveau service disponible pour l’instant sur Internet, Pierre Blanchard, entrepreneur et directeur général, Florian Gueho, médecin urgentiste, et Marc Postel-Vinay, interne en médecine générale à Paris-V, ont souhaité proposer une solution face à un double constat. « Aujourd’hui, Il n’y a pas assez de médecins pour répondre à la demande des patients. De nombreuses personnes ont déjà refusé de se soigner à cause de la difficulté de trouver un praticien, relève Marc Postel-Vinay. Par ailleurs, les médecins modifient leur pratique de la profession pour avoir une vie privée et des horaires souples. » Côté « business model », Docadom prélève une commission sur l’honoraire des médecins qui va de 10 % pour « l’offre de base », à 20 % pour une formule « clé en main », qui met à disposition un véhicule, un service de comptabilité et le matériel pour réaliser les consultations. Aujourd’hui, une trentaine de médecins sillonnent ainsi la capitale sous la bannière Docadom. Le suivi mis en question Taxés d’ubériser la santé, les fondateurs l’assurent : si c’est le cas sur le plan digital, il n’en est rien côté éthique et respect des institutions. « Nous avons rencontré l’Ordre des médecins et l’agence régionale de santé, qui nous ont aiguillés pour définir le cadre légal. Nous avons des contacts réguliers avec eux et nos médecins signent une charte », souligne Pierre Blanchard. Pour Jean-Christophe Calmes, viceprésident du syndicat MG (médecins généralistes) France, Docadom propose « une offre de consommation de soins », « un confort » « sans suivi » du patient. A ses yeux, « noter un médecin sur “la qualité du service” pose un problème éthique : ce n’est pas lui qui est évalué, mais la façon dont il explique les choses ». Quid, enfin, d’une éventuelle « concurrence déloyale » vis-à-vis de SOS Médecins ? « Nous sommes là pour compléter et répondre à une demande qui n’est pas honorée », répond Docadom. L’association, elle, par la voix de son président, le Dr Pierre-Henry Juan, se montre circonspecte : « Ils ne nous complètent pas. Il n’y a pas de traçabilité de leurs actes et ils n’entrent pas dans le cadre du cahier des charges de la PDSA [permanence des soins ambulatoires]. »