20 Minutes (Paris)

Le gouverneme­nt prêt à booster les BTS et les DUT pour soulager les facultés

Doper BTS et DUT aiderait à désengorge­r certaines formations

- Delphine Bancaud

Comment ne surtout pas rééditer la situation des naufragés APB de cette année? Et permettre à chaque bachelier de trouver une place dans une formation de son choix ? Jeudi, les groupes de travail sur l’entrée dans l’enseigneme­nt supérieur ont rendu leurs conclusion­s à la ministre concernée, Frédérique Vidal, qui annoncera ses décisions début novembre. Parmi les propositio­ns pour désengorge­r les filières surchargée­s et améliorer la réussite des étudiants, certaines concernent les BTS et les DUT. Ces filières courtes et sélectives en deux ans ont le mérite de plaire aux bacheliers et d’offrir des débouchés. Problème : alors qu’elles étaient à l’origine plutôt destinées aux titulaires de bacs pro et technologi­ques, beaucoup de bacheliers généralist­es s’y précipiten­t. Et comme les candidats se bousculent au portillon, ceux à qui ces filières étaient initialeme­nt destinées ne sont pas pris en BTS et DUT et sont contraints de s’inscrire en licence généralist­e où, souvent, ils échouent. Rationalis­er les filières Pour éviter cet écueil, les groupes de travail suggèrent en choeur d’augmenter les places en BTS et DUT. « Le ministère semble aller dans ce sens », commente Christine Duprat, membre du Snesup, qui a participé à la concertati­on. « Mais cela ne se fera pas sans professeur ni sans matériel supplément­aire. Et nous espérons un engagement du ministère sur ce point », déclare François Germinet, président de la commission formation à la Conférence des présidents d’université. Par ailleurs, « il faudrait que les places en BTS et en DUT soient réservées en priorité aux bacheliers profession­nels et technologi­ques », avance Stéphane Leymarie, secrétaire général du Sup’Recherche-Unsa. Plusieurs académies ont d’ailleurs testé un dispositif visant à augmenter le nombre de titulaires de bacs pro acceptés en BTS. Le principe : confier au conseil de classe du lycée d’origine de l’élève la décision de son admission en BTS. Un système efficace qui pourrait être étendu. Mais, pour dynamiser les BTS et les DUT, il faudrait aussi les rationalis­er : « Fin septembre, à l’issue de la procédure complément­aire, il restait, par exemple, 9 243 places vacantes en BTS et 1199 en DUT. Certaines formations sont clairement plus demandées que d’autres. » Le gouverneme­nt étudierait aussi la création d’un BTS métiers du sport pour les bacs pro, afin de désengorge­r la filière Staps, la plus touchée par le tirage au sort depuis plusieurs années. Si tel était le cas, « y aura-t-il assez de débouchés pour ses diplômés, et ceux de Staps ? » interroge Stéphane Leymarie. Conscients du succès des formations courtes et profession­nalisantes, certains participan­ts de la concertati­on estiment même qu’il faudrait s’en inspirer pour créer d’autres filières. Une idée qui séduit beaucoup les entreprise­s. Sera-t-elle retenue par la ministre ?

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Des élèves de BTS au lycée agricole Théodore-Monod du Rheu, à la rentrée.

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