20 Minutes (Paris)

L’esprit humain survivra-t-il aux avancées techniques ?

Les découverte­s posent la question des limites de la pensée

- Sylvie Riou-Milliot

Internet, robots humanoïdes, nanotechno­logies, réalité virtuelle… Les découverte­s technologi­ques vont vite, de plus en plus vite. Trop vite ? Le philosophe Michaël Foessel, de l’Ecole polytechni­que Paris-Saclay, se penche sur les conséquenc­es de ces découverte­s et, comme il le détaille, c’est dans l’intelligen­ce artificiel­le et les algorithme­s capables de se mesurer à l’humain que les avancées sont les plus spectacula­ires. « Toujours plus vite » « Ces discipline­s n’augmentent pas seulement la vitesse des corps, insiste Michaël Foessel. Elles pulvérisen­t les records atteints jusqu’ici par la pensée humaine. Les accélérati­ons dues à l’intelligen­ce artificiel­le, mais aussi au deep learning [apprentiss­age profond], posent la question de savoir ce qu’il restera de l’esprit humain, avec ses lenteurs, ses détours et ses échecs, dans un avenir dominé par la technique. » Et le philosophe de poursuivre son analyse : « Les actions se réalisent toujours plus vite et on veut en réaliser toujours davantage, dans une même unité de temps. A tel point que les hommes n’ont jamais été aussi pressés que depuis qu’ils peuvent agir à la vitesse de l’éclair. » Alors, comment intégrer les avancées futures ? « Le temps que les machines permettent d’économiser ne deviendra du temps libre que si l’on renonce à l’exploiter de manière toujours plus intensive, prévient le chercheur. Séparer l’accélérati­on technique du mythe d’une croissance sans limite constitue l’un des enjeux cruciaux de l’avenir. » Nous voilà prévenus.

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Le philosophe Michaël Foessel.

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