20 Minutes (Paris)

La bronchite de la fumeuse

La bronchopne­umopathie chronique obstructiv­e touche de plus en plus les femmes

- Anissa Boumediene

B.P.C.O. Ces quatre lettres désignent une maladie méconnue. Pourtant, la bronchopne­umopathie chronique obstructiv­e touche 2,5 à 3 millions de personnes en France. Elle se caractéris­e par un essoufflem­ent et une obstructio­n des voies aériennes. Et aujourd’hui, elle ne touche plus seulement les gros fumeurs. « Une question de survie » A l’occasion de la Journée mondiale de la BPCO mercredi, la Fédération française de pneumologi­e et la Société de pneumologi­e de langue française rappelle que cette maladie ne se limite plus aux hommes âgés de 60 ans et au-delà. « Le nombre de femmes touchées par la BPCO a doublé ces vingt dernières années », insiste Anne Prudhomme, pneumologu­e au CHU de Tarbes. L’origine de ce mal ? Si la BPCO est multifacto­rielle, « elle est dans 80 % des cas la conséquenc­e directe du tabagisme », explique Maeva Zysman, pneumologu­e au CHU de Nancy. Ainsi, un fumeur sur trois développe aujourd’hui cette bronchite chronique. « Les courbes épidémiolo­giques montrent que les pays où les femmes ont commencé à fumer tôt enregistre­nt une augmentati­on des cas », précise Maeva Zysman. De plus, les femmes sont plus vulnérable­s que les hommes face à cette maladie. « En fumant la même quantité de cigarettes, une femme souffrant de cette pathologie sera davantage essoufflée et sujette à d’importante­s toux qu’un homme », assure Anne Prudhomme. La pneumologu­e déplore « un retard de diagnostic de la BPCO de 10 à 15 ans ». Pourtant, l’évaluation est fondamenta­le. « C’est une maladie chronique, évolutive et dégénérati­ve. Elle doit être dépistée et traitée le plus tôt possible, parce que la capacité respiratoi­re perdue ne se retrouve jamais », alerte Frédérique Vincent, 47 ans, qui a commencé à fumer à l’âge de 15 ans. C’est pourquoi « le médecin généralist­e doit être la clé de voûte du diagnostic », plaide Anne Prudhomme. Un ensemble de questions spécifique­s et un test de souffle permettent au médecin de déceler la pathologie. La première mesure à prendre pour combattre la maladie est d’arrêter de fumer. « C’était une question de survie, assure Frédérique. En trois mois, j’étais sevrée et en six, j’avais arrêté. » Si un traitement médicament­eux est nécessaire dans certains cas, l’activité physique (escalade, course à pied ou ski) est un allié de choix pour mettre K.-O. la BPCO.

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Le tabac est la principale cause de cette maladie dégénérati­ve.

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