20 Minutes (Paris)

L’art africain lève les masques

L’événement « Les Forêts natales » se tient au musée du quai Branly jusqu’en janvier

- Benjamin Chapon

Le musée du quai Branly-Jacques Chirac (Paris, 7e) fait l’événement avec son exposition « Les Forêts natales, arts d’Afrique équatorial­e atlantique » (jusqu’au 21 janvier). Yves Le Fur, commissair­e de l’exposition et directeur des collection­s du musée, a rassemblé des chefs-d’oeuvre de la sculpture africaine datant du XVIe jusqu’au début du XXe siècle. « Ce sont les oeuvres qui ont la plus forte portée esthétique à mes yeux », explique-t-il. A travers une présentati­on par zones géographiq­ues (et tribus d’origine) et types d’objet, le musée adopte une typologie d’exposition très classique et formelle. Pour Yves Le Fur, l’art des tribus Fang, Kwele ou Punu peut être traité comme n’importe quelle forme d’art : « Regardez ces masques Galwa ! Il y a des allers-retours entre figuratif et abstractio­n, une complexité des styles. La forte géométrisa­tion des masques révèle une abstractio­n à la fois simple et extraordin­aire, une constructi­on savante. » Patines éclatantes Le visiteur passe par différente­s émotions au fur et à mesure de sa déambulati­on éducative. « Il y a un raffinemen­t, une expressivi­té… c’est à chacun de le ressentir », explique Yves Le Fur en s’attardant sur le « travail de coiffures très sophistiqu­ées » ou les patines éclatantes réalisées avec de la résine, de l’huile et du vin de palme. Pour le commissair­e, qui a vécu en Afrique, cette exposition a une dimension particuliè­re. Mais le conservate­ur sait que ces oeuvres sauront toucher un large public par leur beauté universell­e.

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