20 Minutes (Paris)

Des bêtes affamées retrouvées dans un chenil clandestin

Un chenil clandestin a été découvert par la police à Pantin

- Caroline Politi

Une douzaine de chiens squelettiq­ues enfermés dans des cages d’à peine 2 m2, un renard guère plus en forme, une quinzaine de poules et un canari décharnés… Dans certains box, ce sont aussi des cadavres d’animaux en décomposit­ion qu’ont découverts, dimanche dans un jardin ouvrier situé au pied de la cité des Courtilliè­res, les enquêteurs du commissari­at de Pantin (Seine-Saint-Denis). Une enquête pour « mauvais traitement­s sur animaux » mais également pour « recel » et « détention d’armes de catégorie B », a été ouverte par le parquet de Bobigny. Un fusil, deux pistolets et des munitions – hors d’état car mal conservés – ont été retrouvés sur les lieux, a appris 20 Minutes de source proche de l’enquête. L’alerte a été donnée dimanche par des riverains excédés par les aboiements émanant de ce jardin de la rue Lamartine. En arrivant sur les lieux, les policiers ont mis au jour un chenil clandestin fait de bric et de broc. « Un vieux berger allemand n’arrivait pas à se déplacer car des boules d’excréments collaient à ses pattes », précise Anne-Claire Chauvancy, responsabl­e protection animale pour la Fondation Assistance aux animaux, qui a accompagné les forces de l’ordre pour la prise en charge des bêtes. Elle décrit des scènes de maltraitan­ce « insoutenab­les » : des animaux affamés et assoiffés, souffrant parfois d’escarres. Au moins six cadavres de chien en décomposit­ion, deux dans des box, les autres dans de simples sacs-poubelle au fond d’un jardin, ont été repérés.

Un renard pour les exciter

Selon les premiers éléments du dossier, ce chenil était en réalité une pension illégale à l’usage de maîtreschi­ens dans laquelle les animaux étaient gardés et « dressés » pour devenir combatifs. D’où la présence d’un renard. « On suppose qu’il servait à exciter les chiens », poursuit la responsabl­e associativ­e. Un homme de 57 ans, qui vivait sur place, a été placé en garde à vue pendant 48 heures avant d’être libéré. Une plainte en détention d’espèce sauvage, actes de cruauté, abandon volontaire a été déposée par la Fondation Assistance aux animaux. L’enquête, confiée au commissari­at de Pantin, se poursuit.

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Les animaux, souffrant parfois d’escarres, étaient affamés.

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