« 55 % des médicaments en accès libre devraient être évités »
Les Français en raffolent, mais est-ce bien raisonnable ? Selon une étude publiée par 60 millions de consommateurs mardi, près d’un médicament en accès libre sur deux est « à proscrire ». Le Pr Jean-Paul Giroud, pharmacologue, a participé à l’étude. Il explique en quoi ces produits peuvent être dangereux pour la santé. L’étude porte sur 62 médicaments. Le résultat serait-il aussi sévère avec un échantillon plus large ? Oui. J’ai analysé 4000 médicaments délivrés sans ordonnance*. Et j’en ai conclu que 55 % d’entre eux étaient non seulement inefficaces, mais devaient être évités. Ils peuvent entraîner des effets indésirables, car ils mêlent souvent plusieurs substances actives, comme beaucoup d’anti-rhume. Des effets de quel ordre ? Certains d’entre eux peuvent entraîner des problèmes cardiovasculaires et neurologiques. Des accidents sont-ils survenus ? Oui, même si on a très peu de données. Car rares sont les patients qui déclarent les effets indésirables d’un médicament en accès libre. Dans quels cas peut-on s’autosoigner sans risque ? On peut le faire en cas de trouble bénin (rhume, constipation, mal à la tête). A condition de ne pas avoir d’autres symptômes, de le faire sur une courte durée et de prendre un médicament qui n’ait qu’une substance active.