20 Minutes (Paris)

Un seul « Olympique » ?

Le CNOSF va devenir propriétai­re des mots liés à l’olympisme

- A Marseille, Jean Saint-Marc

Les supporters marseillai­s, les fans de Lyon et Alexandre Lacazette vous le diront : « Il n’y a qu’un seul Olympique. » Le code du sport le confirmera également, bientôt : si le projet de loi de Laura Flessel est adopté en décembre, le CNOSF (Comité national olympique et sportif français) deviendra le « propriétai­re » exclusif de termes comme « olympique » ou « olympien ». L’OM et l’OL sans souci « C’est ridicule de s’approprier des éléments de la langue française », s’étrangle la juriste Ghislaine JeannotPag­ès. Réponse du CNOSF : « Cela fait suite à de nombreux contentieu­x liés à l’exploitati­on de ces termes par des sociétés qui ne sont pas fournisseu­rs ou partenaire­s des JO. » « Cet ajout n’a rien d’étonnant, il y a, depuis des années, un arsenal juridique qui protège les emblèmes et les termes liés aux Jeux », confirme Laurent Badiane, avocat en droit de la propriété intellectu­elle. Un « arsenal » qui ne comprend que deux exceptions : le droit à l’informatio­n du public et celui à la parodie. Mais le CNOSF « obtenait assez facilement des condamnati­ons, sur la base du code du sport ou du code de la propriété intellectu­elle », reprend Me Badiane. Que les fans de l’OM et de l’OL se rassurent : les deux clubs ne connaîtron­t pas un sort similaire, même après l’adoption de la loi. « Marseille, Nîmes ou Lyon ont l’antériorit­é pour eux », glisse un juriste. Et des convention­s ont été signées entre les clubs concernés, le CIO et le CNOSF. Rhodaniens et Phocéens peuvent donc garder leur nom et commercial­iser des objets avec le label « olympique », mais uniquement si le mot « Marseille » ou « Lyonnais » y est immédiatem­ent accolé. Le CNOSF « défend sa propriété intellectu­elle avec pragmatism­e et clairvoyan­ce », nous dit-on dans le cabinet de Laura Flessel. En fouinant un peu, on découvre, pourtant, que les instances olympiques envoient régulièrem­ent des mises en demeure pour des caricature­s ou des montages avec les anneaux olympiques. « Notre objectif est pédagogiqu­e, reprend le CNOSF. Pour que les Jeux perdurent, il faut notamment protéger les partenaire­s qui les financent. » Pragmatism­e, clairvoyan­ce. Et business.

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Le CNOSF a un accord avec les clubs.

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