20 Minutes (Paris)

Art ludique redoute plus que jamais une fin tragique

-

L e 7 janvier 2018 pourrait signer l’arrêt de mort du musée Art ludique. Le 29 novembre, le tribunal de grande instance de Paris a en effet tranché en faveur de l’expulsion de cette structure – faisant la part belle aux films d’animation et jeux vidéo – située depuis quatre ans dans l’enceinte de la Cité de la mode et du design, dans le XIIIe arrondisse­ment. En cause, plus de 600000 € d’arriérés de loyer. Son cofondateu­r, Jean-Jacques Launier a fait appel de cette décision et continue de dénoncer une situation « paradoxale ». « Nous nous sommes installés dans cette Cité en 2013, se rappelle JeanJacque­s Launier, qui a monté ce musée privé sans subvention­s. Nous y étions un moteur. Aujourd’hui, ses dirigeants nous attaquent. C’est un comble. » En quelques années, les difficulté­s se seraient accentuées dans ce complexe aux accents futuristes. De 580 000 visiteurs, entre fin 2013 et début 2015, Art ludique a en effet vu sa fréquentat­ion et ses revenus chuter avec un peu moins de 350 000 visiteurs en deux ans et demi, entre mars 2015 et juin 2017. Selon Jean-Jacques Launier, les attentats de Paris et l’installati­on d’un camp de migrants aux portes de la Cité ont mis « un coup de frein sec et instantané au trafic de visiteurs ». « Les restaurant­s et magasins de la Cité ferment les uns après les autres, poursuit-il. Le musée Art Ludique se retrouve isolé dans une Cité vide. » Art ludique, qui emploie treize salariés, se tourne alors vers son bailleur, la direction de la Cité, ancienneme­nt Paris Docks en Seine, filiale de la Caisse des dépôts et consignati­ons. « A l’époque, nous étions étranglés et les dirigeants ont proposé le principe de révision du loyer minimum garanti allant jusqu’à suspendre les facturatio­ns de loyers jusqu’à ce qu’un nouvel accord soit trouvé », décortique JeanJacque­s Launier, qui assure avoir les écrits d’un tel accord. Mais un changement de direction « conduit à une rupture brutale du dialogue », selon lui. En juin 2017, le nouveau dirigeant ordonne un commandeme­nt à payer les arriérés de loyer et de charges. « Mais le fond n’a pas été jugé et nous voilà expulsés », ajoute t-il. Aujourd’hui, des discussion­s sont engagées avec la Mairie de Paris et le ministère de la Culture pour trouver une sortie de crise. « Nous espérons être soutenus. Pourquoi ne pas tisser un partenaria­t public-privé », s’interroge Jean-Jacques Launier, qui rappelle que le 7 janvier est le dernier jour de l’exposition « L’Art de DC – L’Aube des super-héros ». Pour lui, « c’est impossible de recréer une exposition derrière celle-ci ».

« Le musée se retrouve isolé dans une Cité vide. » Jean-Jacques Launier, cofondateu­r d’Art ludique

 ??  ??
 ??  ?? Des arriérés de loyers pourraient remettre en cause l’existence du musée.
Des arriérés de loyers pourraient remettre en cause l’existence du musée.

Newspapers in French

Newspapers from France