« Je veux mourir près de lui »
U n réveil brutal, douloureux. Mercredi, les fans de Johnny Hallyday ont été confrontés à ce qu’ils redoutaient le plus depuis plusieurs semaines. Au beau milieu de la nuit, leur idole de 74 ans s’est éteinte des suites d’un cancer du poumon à La Savannah, sa propriété de Marnes-la-Coquette. Très rapidement, amoureux du chanteur et journalistes ont afflué dans cette petite et riche commune des Hauts-de-Seine. Il y a peu dans nos colonnes, une source de la communauté d’agglomérations indiquait que le dispositif de sécurité mis en place pour le jour où le célèbre administré disparaîtrait se rapprocherait de ce que l’on connaît avec Vigipirate. Effectivement, dès l’aube, une dizaine de cars de CRS ont fait leur apparition, des barrières ont été installées, la circulation a été entièrement bloquée aux abords de La Savannah. Après que des proches du rockeur, notamment l’homme d’affaires Jean-Claude Darmon ou encore le chanteur Yodelice – avec lequel Johnny travaillait sur son prochain album – se sont engouffrés dans le domaine sous le crépitement des flashs, ce fut au tour des fans de prendre place pour rendre un dernier hommage au Taulier. Quelques jours de « bazar » « La mort de Johnny, c’est comme si on me coupait les couilles, a gouaillé José, 700 concerts de l’artiste au compteur. Ce matin, j’ai failli m’ouvrir les veines. Là, je veux entrer dans la maison et mourir près de lui. » Françoise, tee-shirt des Vieilles Canailles sur le dos et banderole à l’effigie du chanteur en mains, partage la même insondable tristesse : « Ça va être très compliqué de vivre sans lui. » Yves, lui, expose ses tatouages à la gloire de Jojo. Alain, pour sa part, promet de « lui donner tout l’amour qu’il nous a apporté ». Les voisins de la famille Hallyday ont eux aussi le coeur gros. Mais pas comme on l’imagine : « Ça fait chier, c’est bloqué. On est obligés de faire le tour », s’insurgent des joggers. Une femme se renseigne sur la suite des événements dans sa commune. « Ça risque d’être le bazar comme ça plusieurs jours », lui répond un policier. Au restaurant La Tête Noire, une playlist spéciale Johnny est diffusée et on sort les photos. Le chanteur, dont le menu préféré était foie de veau – baba au rhum, s’y était rendu la dernière fois en septembre. Au bar-tabac, « Quelque chose de Tennessee » résonne. Un client jette un oeil à la télé, s’accoude au zinc et débite : « Mourir, ça arrive à tout le monde. Alors, buvons un coup de blanc. »