20 Minutes (Paris)

LREM veut éviter la fronde avant la loi immigratio­n

La réforme, pas encore dévoilée, enflamme déjà le débat

- Laure Cometti

Le sujet est « inflammabl­e », selon un marcheur. A tel point qu’il alimente les spéculatio­ns sur une éventuelle « fracture » au sein de la majorité présidenti­elle. Le débat sur la réforme de l’asile et de l’immigratio­n s’annonce délicat. Il a été abruptemen­t ouvert avec la circulaire du 12 décembre sur le contrôle du statut des personnes en hébergemen­t d’urgence. Le milieu associatif s’en était alarmé, ainsi que quelques députés LREM. Un mois plus tard, les parlementa­ires de la majorité interrogés par 20 Minutes veulent calmer le jeu. La députée de la Manche Sonia Krimi, qui avait interpellé avec véhémence le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, évoque des « moyens humains insuffisan­ts actuelleme­nt pour l’accueil des étrangers », mais refuse de se prononcer sur un projet de loi qu’elle « n’a pas encore lu ». Aucun député de la majorité ne l’a d’ailleurs consulté, ce qui les force à temporiser. D’autant plus que la doctrine de LREM sur l’immigratio­n n’est pas encore très développée. « Le candidat Macron n’avait pas précisé point par point comment allait se traduire son discours qui mêle une part d’humanité et de fermeté », note le député de Gironde Florent Boudié, ancien PS. « Dans le groupe LREM, (…) il y a surtout un fort contingent de députés issus de la société civile, dont on ignore aujourd’hui quelle est leur conviction sur ce sujet. Il faut donc qu’ils se forgent une opinion », a estimé dans L’Opinion la députée Marie Guévenoux. Plusieurs marcheurs ont d’ailleurs commencé à visiter des centres de rétention, par exemple. Selon Florent Boudié, un point fait consensus dans la majorité : un droit d’asile « plus efficace pour les plus vulnérable­s », comme les personnes persécutée­s dans leur pays d’origine. Ce n’était pas la position de Gérard Collomb, qui était favorable à l’expulsion des demandeurs d’asile vers des pays « tiers sûrs », avant de rétropédal­er fin décembre. Peut-être un signe que les députés pèseront sur cette réforme, débattue en février ou en mars.

Aucun député de la majorité n’a lu le texte, ce qui les force à temporiser.

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La réforme de l’asile et de l’immigratio­n sera débattue en février ou mars.

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