Le slip porte la culotte
Le Salon international de la lingerie, qui commence samedi à Paris, célèbre un siècle d’histoire de ce dessous. En supplantant le string, il a revêtu un côté néoféministe.
C’est la fête du slip! La culotte fête ses 100 ans au Salon international de la lingerie de samedi à lundi, à Paris (15e). La petite culotte en coton est devenue haute, sexy et glamour, et elle détrône depuis quelques années le string dans les dressings. Pourquoi? Culottée, elle participe à sa manière au mouvement néoféministe.
L’abricot au chaud
En 1918, Etienne Valton, le fils du fondateur de la bonneterie de Troyes Petit Bateau, invente « la petite culotte de coton blanc ». Un grand progrès pour les femmes qui ont enfin l’abricot au chaud. Depuis les années 1960, la petite culotte évolue et apparaît dans bien des formes : slips, tangas, shorty, boxers et strings, qui prennent le dessus dans les années 1990. C’est ainsi qu’au début des années 2000, Bridget Jones (Renée Zellweger) n’assume pas vraiment la sienne. La lingerie épouse toutes les transformations sociétales. Avec la vague du néoféminisme, les ventes de strings dégringolent dans les années 2000, « – 54 % entre 2006 et 2013 », selon le Salon de la lingerie. Et les culottes taille haute font leur grand retour sur le marché. « Il se vend 743 millions de culottes par an. Leurs ventes ont encore augmenté de 5 % en 2016 », se réjouit Cécile Vivier-Guérin, directrice marketing et experte tendances du Salon international de la lingerie.
« Sexy mais confort »
Le retour de la culotte marque l’avènement du cool, l’éloge du bien-être et l’émancipation des femmes qui remettent à jour les codes de la séduction. « On a travaillé le design de nos culottes avec Louise Feuillère, Meilleure ouvrière de France en lingerie, corseterie et bain, explique Mélanie Daries, cofondatrice de la marque Superbe. On propose des culottes avec des tailles vraiment hautes qui couvrent le nombril, cela allonge la silhouette. « Il y a eu tout un travail technique sur la fesse, pour que le modèle soit emboîté, sans rentrer dans les fesses, assez échancré, donc sexy mais aussi confort », poursuit son associée Sonia Taboubi-Béji. On voit aussi apparaître de nouvelles campagnes de communication des marques de lingerie en rupture avec les codes traditionnels. « On est dans la révélation de la beauté de chaque femme, analyse Cécile Vivier-Guérin. Certaines marques montrent des corps avec des cicatrices, des vergetures. » « Nos campagnes prouvent qu’on peut être belle et féminine en mangeant une pizza dans son lit, pas en étant un objet de fantasmes », lance Mélanie Daries. Et si la femme prenait le dessus avec ses dessous ?